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Profils et exemples d'électeurs

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Progrès et reculs du vote Front national. LE MONDE | • Mis à jour le | Par Abel Mestre Au premier tour de l'élection présidentielle, le vote Front national (FN) a été fort en zone périurbaine, s'est diffusé dans des "terres de mission" du parti d'extrême droite et a reculé dans les grandes villes. C'est le constat dressé par Jérôme Fourquet, directeur du département opinion de l'IFOP, dans Le Sens des cartes, analyse sur la géographie des votes à la présidentielle (Fondation Jean-Jaurès, 108 pages, 6 euros).

Le score de Marine Le Pen au premier tour, comparé à celui de Jean-Marie Le Pen en 2002, a connu "une poussée non uniforme". "Tout se passe comme si, cette année, la structure du vote frontiste avait été, encore davantage que par le passé, polarisée selon une logique spatiale", écrit M. Fourquet. Il s'appuie sur les cartes réalisées par le Laboratoire MTG Idées de l'université de Rouen, qui analysent le vote à l'échelle du canton. Cela rend les populations citadines moins perméables aux thèses frontistes. Front national: A la recherche du vote barbecue. En 1913, le géographe André Siegfried publie une étude restée célèbre sur l’influence de la géologie sur le vote en Vendée. Dans son Tableau politique de la France de l’Ouest sous la Troisième République, il oppose une France calcaire à une France granitique et établit que la composition des sols est déterminante dans la morphologie de l’habitat, et donc dans la forme d’organisation sociale qui s’y développe et les valeurs qui y sont partagées.

D’un vote régional à un vote en archipel Un siècle plus tard, les chercheurs en sciences politiques, les géographes et les sociologues se divisent sur l’influence de la zone de résidence sur les choix électoraux. Avec comme enjeu central l’hypothèse de ce que nous appellerons le vote barbecue. publicité Fin février, Le Monde publiait un graphique des intentions de vote pour Marine Le Pen en fonction de la distance à l’agglomération de plus de 200.000 habitants la plus proche.

Cliquez sur l'image pour l'afficher en grand. Infographie - Fred Hasselot. François Kalfon: Après Nicolas Sarkozy quelle sera la prochaine victime de la vague populaire? À défaut de retrouver une majorité dans le pays du fait de son impopularité persistante, Nicolas Sarkozy - qui préfère décidemment toujours la guerre de mouvement à celle de position - avait affirmé il y a quelques semaines déjà dans une de ses formules lapidaires dont il a le secret sa volonté d'"aller au peuple" ; une manière pour lui de tenter l'impossible en retrouvant une majorité introuvable qui se jouerait de ces corps intermédiaires maintes fois dénoncés - des syndicats ou médias - décidemment rétifs à son talent...

Après le choc du 21 avril 2002, celui du vote sur le traité constitutionnel européen en 2005 où 85% des ouvriers s'étaient prononcés pour le "non" au référendum, plus un dirigeant politique un peu sérieux - à part peut-être Madame Joly ? - ne s'est hasardé cette-fois ci à se passer de l'intention de recouvrer l'électorat populaire traversé par une triple insécurité (sociale, sécuritaire et identitaire). Mais aujourd'hui cette césure n'est plus de saison. Déjà 2012 - Les 3 France du 22 avril. Le vote du 1er tour a confirmé la force politique de deux axes apparus en 2007: l’un socioéconomique, l’autre culturel*.

Et si l’on observe la distribution des électorats selon ces deux axes, trois France se dessinent… 3 Frances qui, de surcroît, présentent des caractéristiques sociologiques distinctes. De fait, les électorats de gauche et de droite qui ont voté François Hollande et Nicolas Sarkozy au premier tour s’opposent diamétralement, à la fois sur les valeurs socioéconomiques mais également sur les questions culturelles, les premiers s’ancrant sur le social et le progressisme culturel quand les autres s’appuient sur le libéralisme économique et le conservatisme culturel (cf. tableau ci-dessous). Pour autant, aux côtés de ces deux France qui s’opposent termes à termes, il en existe une troisième qui, en 2012, s’est prononcée en faveur de Marine Le Pen. Ces trois France politiques se superposent à trois France sociologiques voire géographiques. A propos du résultat du Front National, de ses causes et de comment réagir à son égard à l'avenir, particulièrement à gauche : Mes élucubrations.

Parution : Enquête au coeur du nouveau Front National. Sylvain Crépon, Enquête au coeur du nouveau Front National, Nouveau Monde, Paris, 2012, 300p. Présentation de l’éditeur: Comme mouvement, le Front national a presque quarante ans. Comme phénomène politique, son éclosion date du milieu des années 1980. Le FN constitue une des clefs des prochaines présidentielles et des législatives qui suivront. Or si les médias s’intéressent à sa nouvelle présidente, Marine Le Pen, ainsi qu’à son entourage, on n’y trouve pas trace d’une enquête en profondeur sur le mouvement en tant que tel : ses effectifs réels, ses militants, ses sympathisants, ses cadres locaux et nationaux, ses structures, son implantation géographique… Une telle enquête nécessite du temps. Portraits-robots des militants du Front national. Le 15 et 16 janvier prochain, le Front national va tourner une page de son histoire. Au moment où Jean-Marie Le Pen aimerait passer le relais à sa fille, nous nous sommes intéressés aux militants qui vont décider de l'avenir de ce mouvement politique.

Le Front, combien de divisions? Cette question agite depuis des années le landernau politico-médiatique. La direction du FN ayant toujours pris soin de ne pas communiquer officiellement sur ce chiffre. Pourtant le 17 décembre dernier, Jean-Marie Le Pen se laisse aller à quelques confidences. Selon lui, le Front national totaliserait 31.000 adhérents. publicité Un chiffre que l'on sait désormais largement surévalué puisque le vieux tribun frontiste aurait habilement additionné les militants à jour de cotisations à ceux qui auraient moins d'un an de retard de paiement. Combien sont-ils? Pour se faire une idée du nombre réel de militants, on peut se tourner vers les quelques chiffres officiels disponibles. Tentative de définition du militant FN. Article_express.jpg (Image JPEG, 1018x1297 pixels)

Vote FN, vote ras-le-bol. Lorsque le chiffre du score de Marine Le Pen est apparu sur l’écran de télévision du salon, peu après 20 heures, lui n’a pu retenir un "merde ! " de dépit tandis qu’elle s’est contentée d’une moue qui disait : "Vous voyez, je vous l’avais bien dit. " Un moment de flottement a plané dans l’appartement de la Rabaterie, le quartier populaire de Saint-Pierre-des-Corps, où ce couple – remarié – vit depuis une quinzaine d’années. Pascal et Isabelle-Muriel devant les réŽsultats du permier tour. ©Helene Jayet Habituellement, Pascal et Isabelle-Muriel Loulier votent d’"une même voix" à chaque élection, c’est-à-dire à gauche où leur cœur a toujours balancé. Plusieurs fois dans la soirée, Isabelle-Muriel répétera qu’elle est bien "de gauche", qu’elle n’est "pas raciste" et que sa décision n’a été motivée que par un seul leitmotiv : "le ras-le-bol". Le système D est le quotidien des Loulier.

©Helene Jayet Dimanche, Pascal n’a pu s’empêcher de faire la leçon à sa femme : Isabelle-Muriel s’est défendue : «Les électeurs FN ne sont pas que des ménages modestes victimes de la mondialisation» Violaine Girard a passé le premier tour dans un bureau de vote d’une commune située à la périphérie rurale d’une grande agglomération du sud-est de la France, ancrée à droite, qu’elle étudie depuis presque dix ans. Maîtresse de conférences en sociologie à l’université de Rouen, elle précise les dynamiques du vote FN des classes populaires dans ce territoire rural en recomposition. Sa monographie montre que les électeurs de Marine Le Pen ne peuvent être résumés à de simples «oubliés» du système. Pourquoi étudier ce territoire périurbain ? C’est intéressant parce que ce territoire rural, transformé par de grands projets d’aménagements, cumule des caractéristiques des zones périurbaines dont on parle beaucoup en ce moment.

Ce territoire a connu une urbanisation diffuse, avec la construction de maisons individuelles par des ménages des classes populaires. Quel a été le vote au premier tour de la présidentielle ? Quelles sont les composantes de ce vote FN ? Charlotte ROTMAN. Chez moi, les électeurs FN ne sont pas des fachos. Pour le moment | Rue89 Présidentielle. Pour Laurence Rossignol, sénatrice socialiste de l’Oise – département dans lequel Marine Le Pen est arrivée devant François Hollande au premier tour –, « le prochain gouvernement devra s’adresser à la France et à tous ses habitants, dans la diversité de leurs conditions de vie ».

Depuis dimanche, on évoque le score du FN dans les classes populaires sans distinguer les lieux où elles vivent. Dans le département de l’Oise, Marine Le Pen obtient un peu plus de 25% des voix. Avec des niveaux de ressources similaires, voire même inférieurs, les quartiers populaires urbains ont placé largement François Hollande en tête alors que les petites communes ont donné un résultat symétrique à Marine Le Pen. La clef de compréhension de ce vote est donc tout autant spatiale que sociale. On sait tout des grands ensembles Mais que sait-on de la vie des chefs-lieux de canton et des villages de la plus ou moins grande périphérie des villes ? Tout est compliqué. Ici, les ados s’ennuient Les ados s’ennuient.

“Un vote Le Pen élevé chez les fonctionnaires” Luc Rouban, chercheur au Cevipof* et spécialiste de la fonction publique, analyse la forte poussée du vote Le Pen chez les fonctionnaires, qui explique en partie le score du Front national le 22 avril. Selon lui, les fonctionnaires qui ont voté FN ne devraient pas se reporter majoritairement vers François Hollande au second tour. La réforme de l’État et la suppression des postes de fonctionnaires, notamment dans l’éducation nationale et dans la police, peuvent-elles expliquer le résultat élevé de Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle ? Il est difficile d’établir un lien direct entre les effets de la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et le choix électoral des citoyens. Prenez le département de la Moselle, l’un des territoires qui ont le plus souffert de la réduction des effectifs de l’État avec des fermetures d’hôpitaux, de casernes et de tribunaux.

Marine Le Pen y atteint le score très élevé de 24,7 %. Comment l’expliquez-vous ? Là-bas fait des petits ! Salut, salut, Allez, je vais au feu, j’me lance ... J’ai un oncle qui m’a dit avoir voté FN. Je ne sais pas à quel scrutin. Même pas mal, on n’a plus de lien depuis longtemps. Ce tonton ou presque, en activité était directeur d’une entreprise d’environ 100 personnes. Issu de famille prolo, de banlieue prolo, il s’est hissé à ce poste comme on dit, a commercé avec des pays lointains, est cultivé, intelligent, bienveillant avec ses proches, a eu des responsabilités d’entreprise.

Et il a voté FN, comme un" m...e" à la classe politique dans son ensemble. D’autres personnes pensant comme lui, que les 2 gros groupes sont nuls ou ressemblant votent blanc, nul ou s’abstiennent. Le gars du reportage est comme tonton, Mr tout le monde, vit sa vie, a ses problèmes, est ordinaire. Ce gars a trouvé une oreille attentive qui a su lui faire croire que le FN saura s’occuper des masses laborieuses et l’a retourné pour en faire une munition comme candidat pour eux.