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Chronique américaine

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Le-retrait-US-d-Afghanistan-une,12359. Les quotidiens américains n’ont plus beaucoup de bureaux a l’étranger. Qu’ils les aient complètement fermés (comme le Los Angeles Times et le Chicago Tribune) ou sévèrement réduits (le New York Times). Et ces journaux sérieux n’ont plus beaucoup de place dans leur colonnes pour les affaires étrangères. Pour comprendre ce qui se passe hors de ses frontières, le lecteur américain doit se reporter à des magazines ou des sites spécialisés. Et pour connaître les dessous de la politique de Washington à l’étranger, le site TomDispatch, un projet de l’hebdomadaire The Nation (le plus vieux magazine des States), est un must. Ce rapport est signé Nick Turse, un journaliste expert en la matière qui est aujourd’hui "Fellow" (chercheur) à l’Institut Radcliffe d’études avancées de l’université de Harvard. À Camp Leatherneck, dans la province d’Helmand, qui accueille déjà 14000 soldats, on est en train de construire un deuxième "mess" capable de nourrir 4000 soldats supplémentaires.

George W. Obama-prisonnier-de-ses-generaux,12420. Quand Barack Obama s’envolera pour le sommet de l’OTAN qui se tient au Portugal les 19 et 20 novembre, sa mission sera de rendre caduques ses promesses au peuple américain sur le retrait des « boys » d’Afghanistan à partir de juillet prochain, et de convaincre ses alliés d’y envoyer leurs propres militaires en plus grand nombre. Le vrai retrait n’interviendra pas avant 2014 au plus tôt. Le signal de ce changement a été donné lors d’une conférence en Australie la semaine dernière par Hillary Clinton, le Secrétaire à la Défense Robert Gates, et par le chef de l’état-major, l’amiral Mike Mullen, comme l’a raconté le New York Times le 10 novembre.

Et comme l’a remarqué le Times, la nouvelle échéance représente « une victoire des militaires » sur l’administration d’Obama. Le Times était même en retard d’un train, puisque la chaîne de journaux McClatchy avait déjà rapporté ce changement de cap quatre jours plus tôt. Mensonges A lire sur Bakchich.info : Obama-contre-les-pleurnichards,12045. Face à la dégringolade dans les sondages des chances du Parti démocrate de battre les républicains aux législatives de novembre, l’attaque ciblée la semaine dernière contre « les progressistes » de la base du Parti démocrate par Barack Obama et son vice-président Joe Biden a consterné des stratèges démocrates en-dehors de la Maison Blanche et provoqué les foudres de bon nombre de commentateurs.

Biden d’abord, en campagne sur le terrain, a ordonné à la base démocrate de "Stop Whining" : (« arrêtez de pleurnicher ! ») Puis, dans une interview au magazine Rolling Stone le lendemain, un Obama en colère a dénoncé le « manque d’enthousiasme » de la base progressiste dans cette campagne, qualifié d’« inexcusable » et d’« irresponsable » ; « la preuve » que « ces gens n’étaient pas sérieux au départ ». Mais faire la leçon à l’armée d’activistes progressistes qui ont élu le ticket Obama-Biden ne palliera pas l’éloignement qui plane sur une partie importante de la base démocrate. La "guerre contre la drogue" est devenue un prétexte pour militariser un filet gigantesque qui cible non seulement les narcotrafiquants mais aussi les sans-papiers et les opposants politiques. Un charnier contenant 72 cadavres, dont ceux de 14 femmes, a été découvert le 24 août dans l’État mexicain de Tamaulipas, pas loin des États-Unis. Les victimes du massacre, criblées de balles, les yeux bandés et les mains liées derrière le dos, sont les dernières victimes de la stratégie américaine de la militarisation de la « guerre contre la drogue » menée par Washington.

Selon le Los Angeles Times ces migrants, qui venaient d’Amérique Centrale, d’Équateur, et du Brésil et voulaient gagner le Texas, ont été kidnappés et tués par le gang des Zetas. Les Zetas sont des anciens membres de l’élite militaire mexicaine, entraînés par les États-Unis aux tactiques de contre-insurrection et de répression brutale, puis reconvertis en masse dans le narcotrafic. Ils sont associés avec les infâmes Kaibiles du Guatemala, qui ont une histoire similaire. Après avoir servi comme bras armés du fameux Cartel du Golfe de narcotrafiquants, ils se sont séparés et ont formé leur propre cartel. Le financement direct de campagne par les entreprises américaine. Il y a quelques semaines, en supprimant les lois séculaires interdisant aux entreprises de financer la campagne des candidats, la Cour Suprême des États-Unis a légalisé un tsunami d’argent frais qui changera durablement la politique américaine.

Le pouvoir du patronat et des grandes sociétés dans la politique est déjà dominant, grâce aux 35.000 lobbyistes à Washington, sans compter les lobbyistes présents dans chaque État, où leur influence néfaste transforme les parlements locaux en abîmes de corruption. Mais jusqu’ici, la possibilité pour ces entreprises de verser directement de l’argent à un candidat était prohibée, et elles étaient obligées de contourner les limitations des lois sur le financement des campagnes.

Avantage structurel aux républicains Puisque le patronat a toujours favorisé le Parti républicain, la droite gagne ainsi un avantage énorme et structurel. Les démocrates en danger A lire ou relire sur Bakchich.info Révisons nos connaissances sur Barack Obama ! L'acteur interprète le Dr Kevorkian, un médecin militant qui a a.

Le débat sur le droit de mourir dignement et le suicide assisté a été relancé aux États-Unis cette semaine, grâce à Al Pacino. L’acteur est devenu une star mondiale grâce au personnage de Michael Corleone dans « Le Parrain », mais aujourd’hui la presse est dithyrambique sur son rôle de « Dr. Death ». C’est ainsi que les médias avaient baptisé le Dr. Jack Kevorkian, militant du suicide assisté et sujet du nouveau téléfilm « You Don’t Know Jack, » mis en scène par le lauréat des Oscars Barry Levinson, et qui a débuté sur la chaîne câblée HBO le week-end dernier. Al Pacino Dessin d’Oliv’ Grâce à la brillante interprétation par Pacino du personnage de Kevorkian, qui a aidé 130 personnes gravement malades à se suicider avant d’être envoyé en prison, le film est convaincant : le droit de mettre fin à ses jours est un droit de l’homme.

Légaliser le suicide assisté mettra fin à une gigantesque hypocrisie. Voir la bande-annonce du film (en anglais) : Depuis qu'un tabloïd a sorti un témoignage sur un rendez-vous d' L'administration Obama reste hostile à la dépénalisation de la d. Candidat à la Maison Blanche, Obama avait dit qu’il fallait « repenser la guerre contre la drogue et décriminaliser la marijuana. » Mais les partisans de la dépénalisation ont été très déçus par le nouveau rapport de l’administration d’Obama sur la politique nationale à mener contre les drogues. Publié l’autre semaine par Gil Kerlikowske, directeur du Bureau de la politique nationale du contrôle de la drogue, le rapport reste accro à la « guerre contre la drogue » -ô combien perdue- qui a coûté mille milliards de dollars depuis qu’elle a été lancée par Nixon en 1971. Au lieu de traiter l’abus de drogues comme une question de santé publique, ce rapport confirme la politique futile de prohibition de toutes les drogues, avec ses peines criminelles qui placent bêtement au même niveau pénal l’héroïne et la vente ou même la simple possession de petites quantités d’herbe.

Icône et cône Dessin de Khalid Toutes les chroniques américaines de Doug Ireland sur Bakchich.info. Après l’explosion d’une plateforme pétrolière BP au large de la. Barack Obama déteste être questionné par les journalistes, et il évite au maximum de leur en donner l’occasion. Mais il a été contraint de donner sa première conférence de presse depuis dix mois la semaine dernière en raison du tollé contre l’immobilisme de son gouvernement face à la marée noire dévastatrice qui est en train d’empoisonner le Golfe de Mexique et les États côtiers. Les protestations contre l’inaction d’Obama cinq semaines encore après l’explosion de la plate-forme pétrolière ont même jailli dans sa propre famille politique.

Mais la conférence de presse d’Obama en réponse à ces critiques a été qualifiée de quasi-désastre par tous les commentateurs. Il s’est livré à un discours trop technique, truffé de langue de bois et de références à des lois et des règles obscures. Dans une chronique pour le New York Times titrée « Le Katrina d’Obama ? Portée par le Tea Party, Sarah Palin commence à tisser un réseau. Les primaires de 8 juin dans une douzaine d’États américains ont permis de mesurer concrètement l’ampleur de la révolte populaire tant indiquée par les sondages. Ces scrutins ont révélé un grand vainqueur : Sarah Palin, l’idole du Tea Party (le nouveau mouvement colérique populiste de droite), éphémère gouverneur d’Alaska, et candidate à la vice-présidence sur le ticket des républicains en 2008.

Et un grand perdant : la gauche. Sarah Palin, toujours en tête des sondages parmi les présidentiables du Parti républicain pour 2012, est une écervelée qui méconnaît les affaires publiques, mais cette semaine elle s’est révélée beaucoup plus maline dans sa capacité à saisir l’humeur des électeurs de droite. Car chaque fois qu’elle a mis sa popularité et son prestige derrière un candidat dans les primaires, elle a gagné. Sarah Palin Dessin d’Oliv’ La Caroline du Sud, l’Etat-clef des Républicains Prenons d’abord la primaire républicaine en Caroline du Sud. Une extrémiste dans le Nevada Un réseau solide. Les Américains sont abasourdis devant l'impotence de l'équipe go.

Cinquante jours après le début de la catastrophe de la marée noire, cette tragédie domine la conversation nationale des Américains. Et d’autant plus que le désastre dans le Golfe de Mexique devient un facteur majeur qui contribue à la crise économique. Car les scientifiques du très officiel National Center for Atmospheric Recherche prévoient qu’un courant fort et rapide dans le Golfe, le "Loop Current", amènera la marée noire à contourner la péninsule floridienne et à polluer la moitié de la cote Est de l’Amérique, jusqu’à la Caroline du Nord ! Les huit États touchés, déjà au bord de la faillite à cause de la crise économique et de la chute de leurs revenus fiscaux, vont ainsi subir une nouvelle calamité.

Avec des conséquences politiques énormes. Images quotidiennes Dessin de Soulcié La criminalité de BP, le géant pétrolier responsable de la crise, ne fait plus de doutes. Hors de contrôle. Portée par le Tea Party, Sarah Palin commence à tisser un réseau. Obama encourage la contre-insurrection. La semaine dernière, Léon Panetta, le directeur de la CIA choisi par Barack Obama, a admis qu’il reste aujourd’hui moins de 100 combattants d’Al-Qaïda en Afghanistan. Soit 1000 soldats américains pour un djihadiste. La raison avancée par Washington pour la guerre en Afghanistan était d’écraser ces salauds d’Al-Qaïda qui ont réduit les deux tours du World Trade Center en poussière et qui ont même osé attaquer le Pentagone. S’il ne reste presque plus de combattants d’Al-Qaïda en Afghanistan, la guerre continue cependant puisque leurs hôtes les Pachtounes ne nous aiment pas.

Lutter contre cette impopularité est une question de sécurité nationale, qui exige la vie de chaque adolescent imberbe que Washington peut vêtir d’un uniforme avant de le larguer dans ce pays montagneux. Et avec 100 soldats tués, juin a été le mois le plus meurtrier pour les forces américaines et de l’OTAN en Afghanistan depuis que cette guerre a commencé en 2001. David Petraeus Dessin d’Oliv’ Le bourbier afghan éclabousse l'état major US. Après les échecs de ses faibles tentatives de mettre fin à la crise économique, de brider l’avarice des banquiers de Wall Street, ou d’arrêter la fuite désastreuse de pétrole dans le Golfe de Mexique, Barack Obama va bientôt affronter la défiance de son électorat vis-à-vis de sa stratégie en Afghanistan : un échec programmé -et sous les feux de la rampe.

La semaine dernière, le commandant en chef des militaires américains et de l’OTAN en Afghanistan, le général Stanley McChrystal, a avoué devant une commission du Sénat qu’il a dû reporter l’offensive contre les Talibans dans Kandahar, prévue début juin, jusqu’en septembre au plus tôt. La raison ? La population locale et ses chefs ne la soutiennent pas, et ne veulent pas être protégés par les soldats étrangers ! Et dire que les militaires d’Obama avaient vendu l’offensive de Kandahar comme le pivot de leur stratégie de « contre-insurrection »… A qui la faute de l’échec en Afghanistan ? Mise à jour le 22 juin à 19h45 :