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Éthique du care

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François Sicot et Véronique Feyfant : Prendre soin : le care, entre éthique, politique et pratique médicale. (A) Lazare Benaroyo, Céline Lefève, Jean-Christophe Mino, Frédéric Worms (dir.), La philosophie du soin.

François Sicot et Véronique Feyfant : Prendre soin : le care, entre éthique, politique et pratique médicale.

Éthique, médecine et société, 2010. (B) Frédéric Worms, Le moment du soin. À quoi tenons-nous ? Portée et limites du « care » On devrait se sentir concerné comme citoyen par les débats qui se déroulent autour du « care » depuis que Martine Aubry a lancé ce terme dans le débat politique, provoquant des critiques vives ou voilées dans son camp, et de la dérision à droite.

Portée et limites du « care »

Que veut dire cette notion et peut-elle fonder un projet de société ? Dans Le Monde du jeudi 15 avril, Martine Aubry définissait le concept en ces termes : « Une société du soin, une aide de qualité aux personnes fragilisées, le traitement des grandes dépendances, et les soins corporels et vitaux quotidiens »… « C’est aussi mieux reconnaître, mieux former et mieux rémunérer ceux qui apportent ces soins et en exercent la lourde responsabilité »… « N’oublions jamais […] qu’aucune allocation ne remplace les chaînes de soins, les solidarités familiales et amicales, l’attention du voisinage, l’engagement de la société ».

L’importation de mots étrangers dans le débat public comporte des risques. Les « anti-care » Jusqu’où ira le care ? Recensés : Frédéric Worms, Le moment du soin.

Jusqu’où ira le care ?

À quoi tenons-nous ? L'éthique de la sollicitude. Depuis plus d’une vingtaine d’années dans les pays anglo-saxons, des travaux réhabilitent la place de la sollicitude, du souci des autres et de l’attention au sein de la réflexion morale.

L'éthique de la sollicitude

Les « éthiques du care » montrent en particulier l’importance de la particularité et de la sensibilité dans l’appréhension du monde social. Le mot care, très courant en anglais, est à la fois un verbe qui signifie « s’occuper de », « faire attention », « prendre soin », « se soucier de », et un substantif qui pourrait selon les contextes être rendu en français par « soins », « attention », « sollicitude », « concernement ». L'éthique de la sollicitude.

Pour une POLITIQUE progressiste du ”care” (Jacqueline Penit-Soria et Claudine Blasco. Contretemps n°9) Le care a toujours existé, dans toutes les sociétés, si l’on restreint sa fonction à celle de soins aux personnes âgées et aux petits enfants.

Pour une POLITIQUE progressiste du ”care” (Jacqueline Penit-Soria et Claudine Blasco. Contretemps n°9)

Mais alors, pourquoi fait-il l’objet d’un tel regain d’intérêt dans le débat politique français d’aujourd’hui ? Trois grandes mutations se conjuguent pour aboutir à la modification actuelle du statut du care, et expliquent que l’enjeu socio-économique du care soit considérable. La première correspond à l’entrée massive des femmes dans le monde du travail salarié. La seconde est liée à l’évolution démographique et à l’allongement de l’espérance de vie. La mondialisation du care. Délégation des tâches domestiques et rapports de domination.

Dans une banlieue populaire d’Abidjan, Adja, adolescente de 14 ans sert la famille de sa tante Aminata.

La mondialisation du care. Délégation des tâches domestiques et rapports de domination

Du matin au soir, elle s’occupe des tâches ménagères et des enfants d’Aminata qui travaille elle-même chez Mana, comme employée de maison, à raison de dix heures quotidiennes, dans une villa de la Riviera, quartier résidentiel de la métropole ivoirienne. En pleine crise politique et économique, Mana se débrouille pour maintenir le niveau de vie de sa famille et multiplie les activités de commerce. Elle élève également ses petits enfants depuis que sa fille, Sylvie, est partie pour Paris où elle est salariée comme « nounou » chez Charlotte, avocate débordée entre son métier et sa vie familiale. Comme des centaines de milliers de femmes issues des pays du Sud depuis une vingtaine d’années, Sylvie a laissé ses enfants en bas-âge dans son pays d’origine pour venir prendre soin de la maison et des enfants d’une famille bourgeoise dans une métropole du Nord.

Bibliographie. Politique du care contre société du soin. Qu'est-ce la politique du care?

Politique du care contre société du soin

Sandra Laugier, philosophe, Pascale Molinier, psychologue, et Patricia Paperman, sociologue, mettent en cause la vision conformiste et électoraliste qu'en donne actuellement le Parti socialiste. Nous travaillons depuis plusieurs années sur les approches qui commencent à être maintenant bien connues sous le nom d'éthique du care. Nous prenons part à ce vaste mouvement de pensée qui se développe depuis une trentaine d'années au plan international aussi bien en Amérique du Nord et du Sud que dans différents pays européens. Pour une politique du care. L’idée d’une « société du care » ne semble pas avoir reçu en France un accueil des plus favorables dans la mesure où elle a été comprise comme une tentative de mettre en place une politique d’assistanat essentiellement fondée sur des motifs d’ordre compassionnel et qui aurait pour conséquence d’entretenir la fragilité de ceux qui en seraient les bénéficiaires au lieu de les aider à développer leurs capacités.

Pour une politique du care

Une telle manière d’appréhender l’éthique du care et les prolongements politiques qui peuvent en découler relève au mieux du contresens et au pire d’une caricature n’ayant d’autre but que de rendre plus aisée la critique. En effet, mettre en place une politique du care ne consiste aucunement à faire de notre société une communauté d’assistés irresponsables. Bien au contraire, il s’agit d’assumer notre vulnérabilité foncière de manière à prendre conscience de la responsabilité dont nous sommes tous détenteurs les uns envers les autres. La vulnérabilité de tous. La question du care : une réflexion en devenir (Jacqueline Penit-Soria et Claudine Blasco, Contretemps n°9) 1- L’histoire contemporaine de l’éthique du care ; ses débuts américains et son émergence récente en France… À partir d’une critique des fondements de la morale dominante aux Etats-Unis, C.

La question du care : une réflexion en devenir (Jacqueline Penit-Soria et Claudine Blasco, Contretemps n°9)

Gilligan développe dès les années 1980 un point de vue nouveau, qui s’intéresse à celles qui parlent « d’une voix différente »1. Si on définit l’éthique comme l’ensemble de principes moraux qui fondent les règles de conduite de chacun, l’éthique dominante est toujours un reflet de l’état socio-économique d’un pays. Aux Etats-Unis, où la protection sociale publique est très faible, l’adulte accède à la réussite par sa seule autonomie individuelle. Le care entre entre professionnalisme et compassion (Jacqueline Penit-Soria et Claudine Blasco, Contretemps n°9) Deux systèmes référentiels mettent en tension le care, tout en se traduisant par des pratiques différentes.

Le care entre entre professionnalisme et compassion (Jacqueline Penit-Soria et Claudine Blasco, Contretemps n°9)

Si la pratique compassionnelle est toujours présente (surtout dans le domaine de la dépendance des personnes âgées), l’expertise professionnelle émerge. La prégnance de la compassion et les dérives qu’elle entraîne sont illustrées à propos de la sexualité des handicapés : sous couvert d’un nouveau service à la personne, on a été jusqu’à proposer la marchandisation de leur accompagnement sexuel. Cet exemple manifeste la complexité, et le caractère parfois douloureux des questions posées par le care. Dans le précédent article, nous avons présenté un état des lieux de la prise en charge dans les domaines de la petite enfance et de la dépendance des personnes âgées.

Échec du chargement de la page. Échec du chargement de la page. Échec du chargement de la page. Une notion comme le care (soin, sollicitude, souci des autres), travaillée dans l'atmosphère des colloques universitaires peut-elle être introduite à ciel ouvert ? Il semble que non, à suivre celles et ceux qui, à peine le terme rendu public, s'emploient à en dénaturer la portée. C'est assurément un trait d'époque de déplorer la venue d'idées neuves, en réitérant la rengaine "sous le soleil rien de nouveau", et, dans le même temps, de fermer portes et fenêtres dès qu'un peu d'air frais semble pouvoir s'engouffrer par les cheminées de nos vieilles maisons.

Depuis que Martine Aubry a osé ce crime de lèse-majesté - s'emparer d'un concept d'outre-Atlantique et le faire (ô sacrilège !) Travailler sur le sol hexagonal, parlant d'une société du "soin mutuel" -, les critiques ont fusé de la part de ses adversaires politiques : Échec du chargement de la page. LE MONDE pour Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Pascale Krémer - Envoyée spéciale à Lille C'est pour eux qu'elle s'est lavée, a tiré en arrière ses cheveux roux aux racines blanchies et s'est faite belle.

" Les voir, ça me donne vraiment envie de faire tout mon possible pour vivre. J'attends la visite. Échec du chargement de la page. Échec du chargement de la page. Le "care": concept moral et politique. Serge Guérin » Blog Archive » Pour une politique du care. Le vieillissement et la fragilisation (physique, mentale, morale, éducative ou matérielle) d’une part croissante de la population font émerger des besoins grandissants souvent non solvables dans la logique d’une économie capitaliste classique. En parallèle, la demande sociale ainsi créée devient de plus en plus couteuse pour la puissance publique alors que les moyens de l’Etat et des collectivités se réduisent. Cette situation, loin de conduire au fatalisme, ouvre vers des transformations sociales et culturelles fondamentales. Dans les familles, les réseaux d’amitié, les villages, les villes, les quartiers, les entreprises, fleurissent mille et une actions pour répondre à cette exigence de solidarité, à ce besoin de soutien mutuel, à cette nécessité de recréer un tissu relationnel.

L’accompagnement des personnes vulnérables va jouer comme un levier de transformation de la société et comme un gisement d’activités économiques et d’emplois centrés sur l’utilité sociale. Attention au « care »..., par Angélique del Rey. Le souci d’autrui : une responsabilité éthique. Le souci des autres. Éthique et politique du care, Patricia Paperman, Sandra Laugier (dir.), nouvelle édition augmentée, Paris, EHESS, coll. « Raisons pratiques », 2011. François Sicot et Véronique Feyfant : Prendre soin : le care, entre éthique, politique et pratique médicale. Le care : enjeux politiques d’une éthique féministe. Les éthiques du care, en proposant de valoriser des valeurs morales d’abord identifiées comme féminines – le soin, l’attention à autrui, la sollicitude – ont contribué à modifier une conception dominante de l’éthique.

Un monde vulnérable : Pour une politique du care (pour [node:field-book-level]) La solidarité n’est pas la préoccupation majeure – c’est un euphémisme – de nos sociétés néolibérales. Toutes les valeurs sur lesquelles elles reposent et qu’elles promeuvent sans cesse (la concurrence, la réussite individuelle, l’accumulation de biens) vont même proprement à son inverse.

Voilà pourquoi on ne peut que saluer l’arrivée en France du débat, qui remonte déjà à plus d’un quart de siècle dans les pays anglo-saxons, sur ce qu’on appelle le care. Care (sciences sociales) Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre. Ethique de la responsabilité et éthique du "care" : quelles logiques pour fonder une éthique de l'intervention sociale ? Ethique de la responsabilité et éthique du "care" : quelles logiques pour fonder une éthique de l'intervention sociale ? John Ward Le "care" devient un terme à la mode depuis que certains politiques français s'en sont saisi. L'éthique de la sollicitude. Images/documents/933_philippesvandra.pdf.