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Edition scientifique

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Quantifier et évaluer les accès à la documentation numérique : indicateurs et pincettes – 2ème partie. Par Thomas JOUNEAU (Université de Lorraine, Direction de la Documentation et de l’Edition, Bibliothèque Numérique) et Thomas PORQUET (Département Services et Prospective, Consortium Couperin).

Quantifier et évaluer les accès à la documentation numérique : indicateurs et pincettes – 2ème partie

La première partie de cet article posait les questions méthodologiques liées à la manipulation des statistiques d’accès à la documentation numérique, en en listant les principaux écueils. Place maintenant aux évolutions récentes et futures, qui laissent entrevoir un peu d’espoir dans la qualification et la quantification des usages ! II – Évolution récente.

Sci-Hub et pirates

Elsevier. Le coronavirus met les revues scientifiques sous pression. La recherche doit se disséminer aussi rapidement que le nouveau coronavirus pour avoir une chance de le terrasser.

Le coronavirus met les revues scientifiques sous pression

C’est pourquoi les revues scientifiques ont entrepris à marche forcée un effort gigantesque pour relayer les travaux des virologues, généticiens, épidémiologistes et autres biostatisticiens, sur le pont dans le monde entier. Des articles relus par des experts (peer review), publiés à toute allure et en accès libre: le Covid-19 bouleverse aussi le petit monde très lucratif des éditeurs de science.

Ces derniers doivent d’abord faire face à un afflux de propositions. «Après notre premier article sur le Covid-19, le 29 janvier, nous avons commencé à recevoir de 20 à 45 propositions d’articles par jour, 7j/7. Plus d’une centaine ont déjà été traités», explique dans un mail au Temps le New England Journal of Medicine (NEJM), l’un des journaux scientifiques en pointe sur le sujet. Procédures accélérées. Quelques réussites et échecs des négociations entre les organismes de recherche et les éditeurs.

La volonté des organisations, dont traite ce billet, est de négocier avec les grands éditeurs des accords qui prennent en compte à la fois le coût des abonnements et les frais de publication en accès ouvert.

Quelques réussites et échecs des négociations entre les organismes de recherche et les éditeurs

Le 15 mars, John Wiley & Sons, Inc. annonce la conclusion d’un accord, combinant accès ouvert et abonnement, avec les organismes de recherche norvégiens, au moment même où la Direction norvégienne des TIC et des services conjoints de l’enseignement supérieur et la recherche (UNIT), qui représente un consortium d’établissements de recherche du pays, fait part de sa décision de ne pas renouveler les contrats avec Elsevier. Le soutien à l'édition scientifique - Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation.

Suite à la promulgation en octobre 2016 de la loi pour une République numérique en France, et en lien avec l'objectif européen de diffusion des articles scientifiques en accès ouvert d'ici 2020 (programme Horizon 2020), le gouvernement a mis en place un plan de soutien favorisant le maintien et l'adaptation au numérique d'une édition de revues scientifiques françaises de qualité, dynamiques et compétitives.

Le soutien à l'édition scientifique - Ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation

Pour suivre et évaluer ce plan, le M.E.S.R.I ainsi que le ministère de la culture ont désigné un Comité de suivi de l'édition scientifique associant secteur public et secteur privé (JORF n°0012 du 14 janvier 2017). Rétractations : post-publication, scientifique triste. Le 2 janvier dernier, Francis Arnold, lauréate du Prix Nobel de Chimie en 2018, a rétracté une étude publiée dans la revue Science.

Rétractations : post-publication, scientifique triste

Une rétractation jugée « vertueuse » par la communauté scientifique, qui salue ce geste d’intégrité pour une manipulation que la chimiste estimait « non reproductible ». Ce n’est pas la première fois qu’un lauréat du prix Nobel retire l’un de ses articles. Mais cette rétractation met en lumière ce problème de non-reproductibilité, ainsi que la réticence de la communauté scientifique à assumer que la configuration de la recherche internationale engage les chercheurs à publier trop souvent et trop vite, quitte à laisser passer des études à l’apport scientifique questionnable. Rétractations : post publication scientifique triste : c’est le programme éthique qui est le nôtre pour l’heure qui vient bienvenue dans La Méthode scientifique. Fin des revues : la révolution de papier. Je vais vous parler d’un temps où dans une carrière scientifique, il fallait en passer obligatoirement, nécessairement, par la publication de ses travaux dans une revue payante à comité de lecture, Nature, Science ou The Lancet, pour ne citer que les trois plus célèbres.

Fin des revues : la révolution de papier

Mais ça, c’était avant. Avant une offensive concertée, qui a commencé au début des années 2000, et qui s’est renforcée très récemment avec le Plan S, un plan des principales agences de recherche européennes qui oblige les chercheurs qui ont obtenu des crédits publics à publier leurs résultats dans des revues dites “Open Access”, c’est à dire des revues accessibles gratuitement, par tous et pour tous. La science serait ainsi en train de faire sa révolution de papier. Recherche : « publish or perish », vers la fin d’un dogme ? Aujourd’hui, la valeur d’un chercheur repose principalement sur le nombre de citations dont il fait l’objet au sein des articles scientifiques.

Recherche : « publish or perish », vers la fin d’un dogme ?

Un ensemble d’indices ont été établis, à l’aune de cette vision de la performance, pour objectiver la productivité scientifique d’un chercheur. Le plus connu d’entre eux a été développé en 2005 par Jorge Hirsch : le h-index, ou indice h, mesure à la fois le volume de publications et le nombre de citations par publication. Il s’agit de l’indice de référence pour définir la cote d’un chercheur sur le marché mondial. Nous assistons cependant actuellement à la prolifération de nouveaux outils qui bousculent l’ordre établi en appréhendant de manière plus large le rayonnement d’une publication, au-delà du seul cercle des chercheurs.

Avec ces mesures alternatives (altmetrics), quitterait-on l’ère du « publish or perish », où un chercheur, pour être reconnu, doit impérativement écrire dans les revues uniquement lues par ses pairs ? Mesures alternatives. Recherche : les pouvoirs publics au secours des éditeurs privés. Deux rapports récents, remis au ministère de l'Enseignement supérieur, de la Recherche et de l'Innovation ainsi qu'au ministère de la Culture, se penchent sur l'édition scientifique française.

Recherche : les pouvoirs publics au secours des éditeurs privés

Et concluent que les pouvoirs publics, tout en encourageant à l'accès ouvert, doivent soutenir le secteur pour éviter sa disparition. Un conseil de l'édition scientifique serait chargé de surveiller l'évolution de la filière. (photo d'illustration, United Soybean Board, CC BY 2.0) Contourner les embargos. J’avais été intriguée l’an dernier à la lecture de l’article de Josh Bolick, bibliothécaire à l’université du Nebraska, Leveraging Elsevier’s Creative Commons License Requirement to Undermine Embargoes.

Contourner les embargos

Dans cet article, l’auteur ne faisait rien moins que démontrer une faille dans la politique de partage des contenus de l’éditeur, permettant de contourner les embargos sur le dépôt des postprints dans des archives ouvertes. La démonstration étant un peu technique, mais la politique de l’éditeur n’ayant pas été modifiée malgré la publication de l’article, il m’a semblé intéressant de traduire le texte en français, ce que nous avons fait cet été avec Lionel Maurel, et ça donne : Tirer parti des exigences d’Elsevier sur les licences Creative Commons pour contourner les embargos. WordPress: J'aime chargement… « arXiv », le pionnier de l’ère numérique. Hors du monde de la recherche scientifique, ce titre demeure parfaitement inconnu.

« arXiv », le pionnier de l’ère numérique

Sans doute même ces cinq lettres curieusement accolées conservent-elles leur mystère aux yeux de nombre de médecins, biologistes, chimistes, archéologues. « The Lancet », machine à cash à la pointe de la médecine. « Nature », la prestigieuse revue que les chercheurs adorent détester. Sous l’empire des revues (1|6). Leur pouvoir est immense. Elles font et défont les carrières des chercheurs. Elles servent à classer les pays, les universités ou les individus. L’Université Jean Moulin Lyon 3 et OpenEdition s’engagent dans un partenariat pour le développement d’une pépinière de revues au service de la science ouverte. Dans un effort conjoint pour favoriser le développement des publications académiques en accès ouvert, et en résonance avec la semaine internationale de l’accès ouvert (Open Access Week) du 22 au 28 octobre 2018, l’Université Jean Moulin Lyon 3 et OpenEdition officialisent leur partenariat.

Suite à la signature d’une convention le 30 août dernier entre Jacques Comby, président de l’Université Jean Moulin Lyon 3 et Marin Dacos, directeur d’OpenEdition, l’incubateur de revues en sciences humaines et sociales, créé par les Bibliothèques de l’Université en 2016, devient la première pépinière officielle d’OpenEdition.Ce partenariat vise à répondre aux besoins de diffusion numérique des revues en création, en leur apportant une plus grande visibilité et un soutien technique, afin qu’elles puissent se consacrer pleinement au développement du projet éditorial et scientifique qu’elles portent. Recommandations et aspects juridiques relatifs à la création et à la diffusion d’une revue scientifique. L'obsession de la productivité et la fabrique du chercheur publiant. Résumé : À quoi rêvent les jeunes doctorants en gestion lorsqu'ils débutent leur thèse ? La mafia scientifique dont vous n'avez jamais entendu parler - DBY #53.

Publier ou disparaître : comment faire éclater la bulle de la publication scientifique ? Les licences nationales : un dispositif efficace mais qui doit évoluer. L’inspection générale des bibliothèques vient de publier la première étude d’évaluation consacrée aux licences nationales mises en place à partir de 2012 pour l’acquisition de ressources documentaires dans le domaine scientifique et technique. Pour la première fois depuis leur mise en place, à partir de 2012, les licences nationales d’acquisition de ressources documentaires dans le domaine scientifique et technique font l’objet d’une grande évaluation, menée par l’Inspection générale des bibliothèques.

Dans son rapport intitulé Première étude d’impact de la politique des licences nationales, publié le 25 septembre dernier, Carole Letrouit, inspectrice générale des bibliothèques, revient de manière détaillée sur le contexte politique, juridique, technologique de la mise en œuvre de ces licences. Embrouilles à propos de l’accès aux revues scientifiques. « Publish or Perish » : bienvenue dans l’enfer des publications scientifiques. « À quoi ça sert ?