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La politique

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Nancy Fraser ou la théorie du « prendre part » Dans les entretiens qu’elle accorde, Nancy Fraser se décrit volontiers comme une enfant de la New Left.

Nancy Fraser ou la théorie du « prendre part »

La lecture de son œuvre révèle qu’elle ne doit pas à la politique qu’une éducation ; la pratique militante lui a donné nombre de ses objets de philosophe, comme les espaces publics subalternes, la gauche ou encore le féminisme. Ainsi défend-elle l’idée que l’espace public n’est pas la sphère unique, co-extensive à la communauté politique, modélisée par Jürgen Habermas, mais qu’il se constitue aussi de contre-publics subalternes. Ceux-ci sont conçus comme « des arènes discursives parallèles dans lesquelles les membres des groupes sociaux subordonnés élaborent et diffusent des contre-discours, ce qui leur permet de fournir leur propre interprétation de leurs identités, de leurs intérêts et de leurs besoins » [1], car c’est ce que l’expérience vécue des espaces de discussion féministes et pacifistes des années 1960 a appris à Nancy Fraser.

Le commun et les communs. Recensé : Pierre Dardot et Christian Laval, Commun.

Le commun et les communs

Essai sur la révolution au XXIe siècle, Paris, La Découverte, 2014. 593 p., 25 €. Pierre Dardot et Christian Laval ont deux ambitions : d’une part, ils cherchent à livrer un état des lieux des pratiques et de la réflexion sur les communs ; d’autre part, ils entendent développer une théorie originale « du commun », faisant de celui-ci une sorte de méta-principe politique orientant les actions de transformation sociale en cours et à venir. Dans ce livre riche et documenté, le « principe du commun » se donne ainsi comme une revendication de démocratie radicale, à laquelle on peut adresser quelques questions que j’essaie de détailler ci-après en m’appuyant notamment sur l’exemple des logiciels libres. Un grand mouvement social opposé au capitalisme Les auteurs abordent plusieurs mouvements sociaux contemporains comme l’esquisse d’une alternative au capitalisme. Socialismes de la chair. Recensé : Thomas Bouchet, Les Fruits défendus.

Socialismes de la chair

Socialismes et sensualité du XIXe siècle à nos jours. Entretien avec Dany-Robert Dufour : Autour de la Cité perverse. Propos recueillis par Samuel Auzanneau.

Entretien avec Dany-Robert Dufour : Autour de la Cité perverse

Catherine Colliot-Thélène : La démocratie sans "démos" Les discussions contemporaines autour du sens de la « démocratie » aboutissent parfois à des conceptions singulièrement opposées, voire radicalement incompatibles.

Catherine Colliot-Thélène : La démocratie sans "démos"

Pour illustrer notre propos, mentionnons deux d’entre elles : une conception formelle, ou procédurale, et une conception substantielle, que nous pouvons également qualifier de maximale. Les tenants de la démocratie comme procédure cherchent à s’accorder sur une définition minimale. Selon eux, la démocratie est avant tout une méthode, comprenant un certain nombre de règles aptes à produire des décisions collectives, sur la base du consensus le plus large possible, et requérant le minimum de violence pour être appliquées. Elle est donc un moyen de résolution pacifique des conflits qui implique la participation du plus grand nombre. Bruno Karsenti : D'une philosophie à l'autre. À l’heure où l’interdisciplinarité inonde les discours les plus convenus sur l’ « innovation pédagogique » - Ecole et Université confondues -, le livre [1] de Bruno Karsenti permet de jeter un regard pénétrant et inactuel sur le sens d’une véritable pratique interdisciplinaire.

Bruno Karsenti : D'une philosophie à l'autre

Proposant un croisement systématique de la philosophie et des sciences sociales, il nous offre, dans cet ouvrage, un bel aperçu des fruits de son travail de « philosophie des sciences sociales » (p. 13). Avant d’en venir aux douze chapitres qui forment ce volume, précisons d’emblée le sens inédit et engagé que revêt une telle pratique de la philosophie. La philosophie altérée Il ne s’agit ni de fonder philosophiquement les sciences sociales ni de pratiquer une philosophie ancillaire des sciences, mais de penser la philosophie et les sciences sociales dans leur altérité constitutive. La philosophie relancée Trois altérations de la philosophie (chapitres I à IV) Être citoyen du monde : horizon ou abîme du politique ? Une utopie peut-elle survivre à la réalisation de l’une de ses variantes ?

Être citoyen du monde : horizon ou abîme du politique ?

À une époque où le franchissement (effectif ou virtuel) des frontières est devenu une expérience quotidienne, cette question s’adresse tout particulièrement au cosmopolitisme. Certes, entre les phénomènes liés à la mondialisation et l’idéal cosmopolitique, il semble y avoir plus qu’une nuance. L’opposition entre une globalisation de nature surtout économique et une régulation politique à la mesure du monde est d’ailleurs devenue un leitmotiv du discours cosmopolitique contemporain. Michael Scott Christofferson : Les intellectuels contre la gauche. Les intellectuels contre la gauche L’expression « intellectuel de gauche » passe pour un pléonasme.

Michael Scott Christofferson : Les intellectuels contre la gauche.

L'autorité

L’intérêt et la vertu. Recensé : Christopher Hamel, L’esprit républicain.

L’intérêt et la vertu

Droits naturels et vertu civique chez Algernon Sidney, Paris, Classiques Garnier, Col. « Politiques », 2011, 593 p., 47€. Cette imposante étude, près de 600 pages, consacrée au théoricien politique anglais Algernon Sidney (1623-1683), vient combler un manque dans la littérature de langue française portant sur cette période de l’histoire politique anglaise et, plus précisément, sur celle de la constitution du « républicanisme » moderne.