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Identité et subjectivité

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Roger-Pol Droit (dir.) : Figures de l'altérité. Figures de l’altérité est un recueil d’articles publiés sous la direction de Roger-Pol Droit [1]. Les six textes rassemblés abordent, chacun à leur manière, la notion d’étrangeté, dressant ainsi un panorama des images de l’autre. La diversité des cas envisagés, ainsi que des contextes culturels dans lesquels ils s’ancrent, est particulièrement intéressante à cet égard. Les articles de Frédérique Ildefonse, Luc Brisson et Roger-Pol Droit explorent l’Antiquité grecque et tardive. Ceux de Paul Audi et Michel Meyer portent, quant à eux, sur l’Occident Moderne. Si les généralistes risquent de regretter le caractère très circonscrit de certaines analyses, elles sont judicieusement mises en perspective par la préface de Pierre Caye qui les rassemble autour d’une problématique commune. On reconnaît dans cette formulation l’une des grandes problématiques de la philosophie d’Emmanuel Levinas qui s’efforcer de penser l’ « absolument autre », « l’Autre, dépassant l’idée de l’Autre en moi » [5].

Patrick Pharo : Philosophie pratique de la drogue. L’ouvrage [1], dans un premier temps, peut surprendre, tant sa construction diffère de ce que nous connaissons en terme d’essai philosophique : la réflexion de l’auteur se poursuit au sein d’un discours constitué d’un ensemble de témoignages recueillis et reconstitués comme une sorte de parcours générique de l’entrée dans la dépendance et de sa sortie, parfois également ponctué de références plus littéraires, en particulier aux textes classiques de De Quincey, Baudelaire, ou de Burroughs. Une fois la surprise surmontée cependant, on lit avec beaucoup d’intérêt cet essai qui articule de façon subtile des considérations théoriques sophistiquées et des témoignages en première personne qui, mieux que de seulement les illustrer, les incarnent de manière subjective autant que réflexive.

L’auteur choisit de questionner prioritairement la dépendance et ses aspects. Une des dimensions de celle-ci, rappelle-t-il, est physiologique. Trois parties, de taille inégale, scandent le développement. Le « Platon noir » Né en 1901 à Tunapuna sur l’île de Trinidad, alors colonie de la Couronne britannique, et mort dans le quartier de Brixton à Londres en 1989, Cyril Lionel Robert James est une figure majeure de l’histoire intellectuelle et politique du XXe siècle, qu’il a traversée de part en part. Encore largement méconnu en France, où n’ont à ce jour été traduits que son classique, Les Jacobins noirs : Toussaint Louverture et la révolution de Saint-Domingue, ainsi qu’un recueil de textes Sur la question noire aux États-Unis [1], James est l’auteur d’une œuvre foisonnante. Dans le monde anglophone, sa pensée nourrit les pensées critiques contemporaines, tout particulièrement la théorie marxiste et les cultural et postcolonial studies, qui se partagent et souvent se disputent son héritage.

Cricket et littérature Cette acerbe critique n’implique nullement la remise en cause, par James, de son Englishness, dont il témoignera tout au long de sa vie. Révolutionnaire-historien « Américaniser le bolchevisme » Charles de Bovelles : Le livre du néant (2)

La culpabilité et la subjectivité

Paul Audi : Le démon de l'appartenance (partie I) Paul Audi intitule son dernier livre le démon de l’appartenance [1] et suscite notre étonnement : quel est donc ce démon [2] ? Qu’est-ce donc qui l’inspire ? Et en quoi le rattacher à la notion même d’appartenance pose problème dans la mesure où il suppose toute une herméneutique où « l’appartenance » recouvre une ambivalence qu’il s’agit de lever et d’interroger. Or pourquoi le philosophe estime-t-il qu’il faille y revenir pour éclairer le sens – signification et orientation – de nos paroles et de nos actions, et par suite, pour comprendre qui nous sommes et ce vers quoi nous allons ?

Dans son bel essai, Paul Audi prend justement le risque d’interroger cette notion d’appartenance, et ses corollaires immédiats : l’identité et la transmission des valeurs. I.1 La conscience de classe 1.2 Réflexions sur le don de gamètes Paul Audi souligne ici avec pertinence que l’argument dit de l’intérêt de l’enfant, si justifié soit-il, se prête aux usages les plus contradictoires. Paul Audi : Le démon de l'appartenance (partie II) Cet article constitue la seconde partie d’une recension dont on peut consulter la première partie à cette adresse. II. Statut. Du sentiment d’appartenance Paul Audi nous fait remarquer la nécessité de toujours flanquer de guillemets le mot d’identité, « si faussement hospitalier » (p. 82) tant il est vrai que rien n’identifie en propre l’identité, jamais rien n’est aussi peu identique à soi, et aussi peu fixé une fois pour toutes que ce que nous entendons par là.

Car une identité n’est jamais donnée, reçue ou atteinte. « Identification plutôt qu’identité », affirme Paul Audi, à la suite de Jacques Derrida (Le Monolinguisme de l’autre), c’est-à-dire processus plutôt que terme, acte plutôt qu’objet : « le rapport de soi au propre de soi s’accomplit en un effort sans cesse recommencé qui tout à la fois fait, défait et refait la détermination identitaire. Or un sentiment a ceci de singulier que sa concrétude est immatérielle, sans être le moins du monde idéale. Conclusion. Les catholiques et le genre. La réception catholique des études féministes, puis, depuis les années 1990, du concept et des études de genre peut faire l’objet d’une histoire culturelle [1]. Cet article conteste l’idée d’une réception seulement négative par le catholicisme des études féministes, et de leur surgeon que constituent les études de genre. Si le Magistère catholique, relayé par certains intellectuels, formule globalement une condamnation du genre et de ses emplois dans les sciences sociales, et que les évêques, à travers les conférences épiscopales ou les nonces apostoliques auprès de l’ONU et des instances européennes, combattent ses applications dans le droit international et ses transcriptions dans le droit national, il existe, à la base, des expériences inédites, originales et souvent méconnues de dialogue et d’incorporation du concept de genre.

Elles attestent le pluralisme interne, l’adaptabilité et la relative plasticité du catholicisme contemporain. Le jalon oublié de la théologie féministe. La différence des sexes démêlée. Recensé : Anne Fausto-Sterling, Corps en tous genres : La dualité des sexes à l’épreuve de la science, Editions La Découverte, 2012. 390 p., 32 €. Paru en anglais en 2000, Corps en tous genres nous fournit à la fois des clés conceptuelles et des exemples historiques précis pour argumenter contre toutes les théories du déterminisme biologique de la différence des sexes. Sa thèse principale en est « qu’apposer sur quelqu’un l’étiquette « homme » ou « femme » est une décision sociale. Le savoir scientifique peut nous aider à prendre cette décision, mais seules nos croyances sur le genre — et non la science — définissent le sexe » (p. 19). Au delà de deux sexes Le premier chapitre, en guise d’introduction, pose la problématique centrale du livre et les arguments centraux que l’auteure veut démontrer.

Or, ce ne sont pas seulement les policiers du genre qui sont en cause. Dans ce contexte, lorsque A. Le sexe du cerveau Comment les hormones prennent un genre.