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Histoire

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L’en-deçà de l’œuvre : les archives de Georges Duby ou le travail reconstitué de l’historien. Compte rendu et entretien flash avec Patrick Boucheron. À propos de Patrick Boucheron, Jacques Dalarun (dir.), Georges Duby.

L’en-deçà de l’œuvre : les archives de Georges Duby ou le travail reconstitué de l’historien. Compte rendu et entretien flash avec Patrick Boucheron

Les papes et l’Église. Recensé : Olivier Bobineau, L’empire des papes.

Les papes et l’Église

Une sociologie du pouvoir dans l’Église, CNRS Editions, 2013. On oppose depuis longtemps l’Église comme institution réglée par sa tradition et le Christ porteur d’une bonne nouvelle d’amour diffusée par son charisme. Itinéraire d’un avocat chinois. Recensé : Judith Bout, Les confessions de maître Zhang, Paris, Éditions François Bourrin, coll.

Itinéraire d’un avocat chinois

Les Moutons noirs, 2013, 579 p. Quand on réfléchit aux remarquables progrès récemment accomplis par l’histoire de la Chine populaire, on ne peut éviter la constatation que les récits autobiographiques ou biographiques, traduits ou non du chinois, auront été des facteurs de progrès considérables dans une période où les archives restaient fermées [1]. Les confessions de maître Zhang, présentées avec humour et traduites de façon précise par Judith Bout, figurent parmi les récits les plus originaux dont nous disposons sur la Chine populaire car elles racontent la vie d’un très grand avocat de la dissidence démocratique chinoise qui fut auparavant un jeune nationaliste, un cadre du tribunal de Pékin et une victime de la répression anti-droitière : une vraie trajectoire à l’intérieur du communisme au pouvoir...

Dans son histoire personnelle, le moment est important à un double titre. Il y a cent ans, la loi de 1913 sur les monuments historiques. Recensé : Jean-Pierre Bady, Marie Cornu, Jérôme Fromageau, Jean-Michel Leniaud, Vincent Négri (dir.), 1913 : Genèse d’une loi sur les monuments historiques, La Documentation française/ Comité d’histoire du musée de la culture et de la communication, 2013, 39€.

Il y a cent ans, la loi de 1913 sur les monuments historiques

La loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques figure parmi les textes fondateurs du corpus du droit du patrimoine culturel [1]. Alors qu’une nouvelle loi sur le patrimoine se profile à l’horizon de 2014, qui aura pour objet le renforcement de la protection du patrimoine mobilier et le bâti du XXe siècle, il est tout à fait à propos de se plonger dans l’histoire de ce monument législatif dont le centenaire vient d’être commémoré. De quoi l’histoire est-elle faite ? Recensé : Christophe Bouton, Faire l’histoire – De la Révolution française au Printemps arabe, Cerf, coll. « Passages », 2013, 259 p., 20 €.

De quoi l’histoire est-elle faite ?

L’idée que les hommes sont le jouet de forces impersonnelles cohabite de nos jours avec la conviction qu’ils sont maîtres de leur propre histoire, comme ils l’auraient montré de la Révolution française au Printemps arabe en passant par la chute du mur de Berlin. Christophe Bouton entend démêler l’écheveau d’arguments (formulés par des philosophes, mais aussi des romanciers et des historiens) traduisant ce rapport contradictoire à l’histoire propre aux sociétés contemporaines. Il adopte une double démarche : tout en s’attachant à reconstituer finement le développement des raisons avancées pour justifier ces deux thèses et à proposer une cartographie méthodique des positions adoptées, il entreprend une défense systématique de celle selon laquelle les hommes font l’histoire. Histoire de la pauvreté errante. Recensé : André Gueslin, D’ailleurs et de nulle part.

Histoire de la pauvreté errante

Mendiants, vagabonds, clochards, SDF en France depuis le Moyen Âge, Paris, Fayard, 2013, 536 p., 26 €. En proposant une histoire de la pauvreté errante dans la France du Moyen Âge à nos jours, André Gueslin creuse un peu plus le sillon qu’il a déjà emprunté dans nombre de ses ouvrages précédents [1]. Pouvoir et passions en terre d’Islam. Bonaparte, un condottiere en Révolution. Recensé : Patrice Gueniffey, Bonaparte, Gallimard 2013. 864 p., 30€.

Bonaparte, un condottiere en Révolution

Dernier titre sur l’interminable liste des biographies consacrées à Napoléon Bonaparte, le livre de Patrice Gueniffey n’est pas une œuvre de circonstance contrairement aux ouvrages récemment parus en français ou en anglais, à l’occasion d’un bicentenaire qui ne s’achèvera qu’en 2015. Depuis 2004, l’auteur souhaitait achever ce que son maître, François Furet, n’avait fait qu’amorcer : une vie de Napoléon. Contre la tendance actuelle qui délaisse l’individu au profit des grandes fresques d’une époque et privilégie l’étude du fonctionnement des institutions impériales en France et en Europe – la dernière en date étant celle d’Aurélien Lignereux sur l’Empire des Français (Seuil, 2013) – Gueniffey entend bien revenir à la biographie et retracer les splendeurs et misères d’une existence hors du commun.

Le condottiere Bonaparte demeure en vérité un garçon ordinaire jusqu’à la campagne d’Italie. Le fils de la Révolution. Sutzkever, le poète-témoin. Recensé : Avrom Sutzkever, Le Ghetto de Wilno,1941-1944, Paris, Denoël, 2013, 20,50€.

Sutzkever, le poète-témoin

Avrom Sutzkever (1913-2010), dont on fête cette année le centenaire de la naissance, est connu comme l’un des poètes yiddish les plus importants du XXe siècle. Mais il fut aussi, pendant la Seconde Guerre mondiale, un acteur de la vie juive à Vilnius et une figure exemplaire à plusieurs titres. Membre de la FPO, Organisation unie de la résistance du ghetto de Wilno (nom de la ville choisi par le traducteur Gilles Rozier) et des Papir brigade qui organisèrent le sauvetage des collections d’une partie du YIVO et de plusieurs lieux [1], il combattit à la fois pour la communauté juive de la ville et pour sa culture.

Survivant miraculé, il devint ensuite un « témoin capital » [2] de la catastrophe. Ce journal, comme l’explique Annette Wieviorka dans la préface, a été originalement écrit pour faire partie du Livre noir, qui devait servir à dénoncer les crimes nazis commis en territoire soviétique [3] . [2] A. Les visages retrouvés de la terreur soviétique. Recensé : Tomasz Kizny & Dominique Roynette (dir.), La Grande Terreur en URSS, 1937-1938, Editions Noir sur Blanc, Lausanne, 2013, 412 p., 40€.

Les visages retrouvés de la terreur soviétique

La Grande Terreur désigne la vague de massacres programmés qui a caractérisé les années 1937 et 1938 en URSS. Basé sur l’enquête iconographique et photographique du polonais Tomasz Kizny, ce livre revient sur ce qui, jusqu’à 1991, n’était connu que comme « les grandes purges » (visant essentiellement les bolcheviques critiques à l’égard de Staline) tant le secret avait été bien gardé sur l’essentiel de la répression.

En 2009 Nicolas Werth en proposait une analyse historique [1]. La combinaison proposée ici entre image et texte met en avant les enjeux émotionnels de la confrontation avec cet épisode longtemps caché du stalinisme. Portraits de condamnés Pas de titre sur l’immense couverture (28 x 31,4 cm), mais comme une photo d’identité en noir et blanc incluant le haut du torse et mal centrée latéralement. De l’acheteur au consommateur. Recensé : Marie-Emmanuelle Chessel, Histoire de la consommation , Paris, La Découverte, coll. « Repères », 2012, 128 p., 10 € Lors des récents scandales alimentaires qui ont mis en évidence l’utilisation non déclarée de viande de cheval dans des plats préparés, les hommes politiques et les représentants des associations de consommateurs ont pris vigoureusement la parole pour dénoncer les mensonges et les fraudes dont avaient été victimes les acheteurs de ces produits.

Ces prises de position mettent au cœur des discours publics la figure du « consommateur » – victime innocente sacrifiée sur l’autel de la cupidité ou acteur politique se battant pour ses droits. Elles n’ont rien pour nous surprendre, tant elles sont familières à un habitant des pays riches, entrés depuis plusieurs décennies dans la société de consommation et périodiquement agités par ce type de débats. La réponse à la question « quand débute la société de consommation ? Vers la société de consommation.