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Pierre-Marie Lledo : La plasticité cérébrale ne se perd pas à l’âge adulte. Directeur de recherche à l’institut Pasteur (unité Perception et Mémoire) et au CNRS (Gènes, synapses et cognition), Pierre-Marie Lledo explore sans relâche le fonctionnement de notre cerveau, ses possibilités d’adaptation et de régénération. Professeur invite à l’Université d’Harvard aux Etats-Unis, il travaille notamment sur l’interface cerveau- machine. Son parcours a été salué par de nombreux prix dont celui de l’Académie nationale de médecine en 2005. Selon une croyance très largement répandue, notre cerveau n’aurait la capacité de se construire, c’est à dire qu’il serait malléable, uniquement pendant une brève période de notre vie : depuis l’âge embryonnaire jusqu’à la puberté. Par la suite, cette propriété, qualifiée de la plasticité cérébrale, devrait disparaître pour laisser l’apparition d’un organe complexe mais figé, immuable, où plus aucune cellule nerveuse ne pourrait être produite à l’âge adulte.

Ainsi, le cerveau perd parfois sa plasticité. Revenons à notre passé. Les étonnants pouvoirs de transformation du cerveau - 1_7. "On est en train de sélectionner les gens les plus dangereux". Réponse à Michel Serres ! Quand l'optimisme numérique devient mortifère Depuis son grand discours, prononcé le 1er mars 2011 devant l’Académie française, et son essai Petite Poucette publié en 2012, la pensée paradoxale de Michel Serres, si bienveillante à l’égard des nouvelles générations et si confiante dans les nouvelles technologies, est devenue pour les activistes du numérique à l’école et les grands groupes technologiques, la caution intellectuelle et morale idéale pour précipiter les élèves dans le tout-numérique, présenté comme le levier magique de la refondation de l’école. Depuis lors, Michel Serres est omniprésent dans les médias et bien peu osent porter la contradiction à cette figure de la sagesse philosophique, âgée de quatre-vingt deux ans mais débordant encore d’un enthousiasme juvénile.

Car, disons-le, le modèle d’acculture que propose Michel Serres est de nature à désespérer les enseignants. Mais qui est donc petite Poucette ? Une native supposée du numérique Un humain moralement supérieur @loysbonod. Audio "Petite Poucette", discours de Michel Serres. Michel Serres a choisi pour son discours un titre inattendu : "Petite Poucette" sur lequel il s’explique plus loin. Voici le début de son discours : "Avant d’enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd’hui, à l’école, au collège, au lycée, à l’université ? Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n’a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, s’occupaient de labourage et pâturage ; en 2010, la France, comme les pays analogues au nôtre, ne compte plus qu’un pour cent de paysans.

Michel Serres © Brigitte Eymann / Institut de France Il habite la ville. Son espérance de vie est, au moins, de quatre-vingts ans. Au premier rang à droite le ministre Luc Chatel et à ses côtés le sénateur Jacques Legendre © Brigitte Eymann / Institut de France Depuis soixante ans, intervalle unique dans notre histoire, il et elle n’ont jamais connu de guerre, ni bientôt leurs dirigeants ni leurs enseignants. Petite Poucette, la génération mutante. Michel Serres, diplômé de l’Ecole navale et de Normale Sup, a visité le monde avant de l’expliquer à des générations d’étudiants. Historien des sciences et agrégé de philosophie, ancien compagnon de Michel Foucault, avec qui il a créé le Centre universitaire expérimental de Vincennes en 1968, il a suivi René Girard aux Etats-Unis, où il enseigne toujours, à plus de 80 ans.

Ce prof baroudeur, académicien pas tout à fait comme les autres, scrute les transformations du monde et des hommes de son œil bleu et bienveillant. Son sujet de prédilection : la jeune génération, qui grandit dans un monde bouleversé, en proie à des changements comparables à ceux de la fin de l’Antiquité. La planète change, ils changent aussi, ont tout à réinventer. Vous annoncez qu’un «nouvel humain» est né. Je le baptise Petite Poucette, pour sa capacité à envoyer des SMS avec son pouce. Nos sociétés occidentales ont déjà vécu deux grandes révolutions : le passage de l’oral à l’écrit, puis de l’écrit à l’imprimé.