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Axe 2 : Le bonheur est-il culturel ?

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La culture, une part de bonheur: c'est la statistique qui le dit - Le Temps. Les comptes nationaux, qui suffisent tout au plus à mesurer les performances économiques d’un pays, ignorent tout de la qualité de vie de ses habitants.

La culture, une part de bonheur: c'est la statistique qui le dit - Le Temps

Cette grave lacune, Joseph Stiglitz et Amartya Sen la dénoncent depuis le siècle dernier. En 2009, ils ont pu faire ensemble, avec Jean-Pierre Fitoussi, des propositions utiles pour la combler, dans le rapport final d’une commission mandatée par le président français Nicolas Sarkozy. Pour refléter les réalités vécues et apprécier les avances désirables, la mesure d’un produit intérieur brut (PIB), axé sur la production de biens matériels, devrait être complétée notamment par la prise en compte du patrimoine en plus des revenus et de la consommation et, surtout, assortie d’une batterie d’indicateurs établis dans la perspective des ménages. Une «soutenabilité» économique et environnementale. La dimension culturelle du bonheur… et du malheur français. Le Monde.fr | • Mis à jour le | Par Claudia Senik, professeur à l'université Paris-Sorbonne et à l'Ecole d'économie de Paris A l'heure où de nombreux pays se mettent en ordre de marche pour mesurer le bien-être "au-delà du produit national brut (PNB)", suivant les recommandations du rapport Stiglitz-Sen (2009), l'Insee vient de rendre public le résultat d'une enquête auprès des Français, confirmant les leçons des enquêtes internationales : sur une échelle de bonheur graduée de 0 à 10, les Français se placent en moyenne à 7,2.

La dimension culturelle du bonheur… et du malheur français

Il s'agit d'une très mauvaise note. Ainsi, parmi les treize pays européens qui ont participé à l'enquête European Social Survey depuis 2002, seul le Portugal obtient un score de bonheur moyen plus faible (6,8), avec des conditions de vie matérielles beaucoup plus défavorables. Les quatre niveaux de bonheur. Par le père Robert Spitzer, jésuite, ancien professeur de philosophie à Gonzaga University, état de Washington.

Les quatre niveaux de bonheur

Cette théorie des quatre niveaux apparaît en philosophie comme en psychologie ou en théologie. On la trouve entièrement ou partiellement développée chez des penseurs aussi différents que Platon et Kierkegaard, Aristote et Jaspers, St Augustin ou Buber, Viktor Frankl et Abraham Maslow, Thomas d’Aquin et Laurence Kohllberg. On la trouve également dans les textes chrétiens, judaïques, islamiques, hindouistes et bouddhistes. Au cours des siècles, cette théorie refait périodiquement surface dans toutes les cultures, d’où qu’elles soient.

Beaucoup d’entre nous la considèrent comme du simple bon sens et après en avoir pris connaissance sont tentés de dire : « C’est évident ! Les êtres humains sont animés de quatre sortes de désirs. Niveau 1 : le désir de plaisirs physiques ou le désir de possessions, venu de l’extérieur (ex : un plat de spaghetti ou une Mercedes classe-e). La conception du bonheur dans les cultures d'ailleurs. Le bonheur, dans la pensée occidentale, est l’aboutissement d’une démarche et d’une construction aboutissant à un état durable de plénitude et de satisfaction ou encore, une jouissance d’une situation.

La conception du bonheur dans les cultures d'ailleurs

Il est à la confluence de plusieurs registres, le sensible, le social, les affects. Pour l’Occident, les représentations socialement et historiquement construites du bonheur s’articulent à l’individualisme : il est un état émotionnel momentané ou durable de l’individu et moins du collectif ; c’est une notion subjective et en même temps normative. Qu’il se situe dans une aspiration individuelle ou collective, qu’il soit au bout d’une quête pour un avenir matériellement meilleur – une promesse pour demain – ou dans le mythe d’un âge d’or appartenant à un passé lointain – un temps révolu et perdu à jamais –, le bonheur est à la fois nostalgie et promesse.

Il est associé au temps. Le bonheur est-il universel ou culturel ? Analyse de discours et de perceptions d’internautes allemands, malgaches et chinois. À l'heure actuelle, le bonheur semble être une notion omniprésente, non seulement dans les sociétés du monde entier, mais aussi en tant qu'objet de recherche.

Le bonheur est-il universel ou culturel ? Analyse de discours et de perceptions d’internautes allemands, malgaches et chinois

Il est également un sujet couramment abordé dans la vie quotidienne : "As-tu trouvé ton bonheur ? ", "Es-tu heureux ? " Ces questions sont souvent posées dans les échanges sur la famille, les relations amoureuses, le travail, les projets de vie en général et les soucis quotidiens en particulier. Les publicitaires font de même et s'adonnent à une surenchère de slogans pour vendre des boissons ("Ouvre Coca-Cola, ouvre du bonheur"), des pâtes à tartiner ("Nutella, chaque jour, c'est du bonheur à tartiner"), des fromages (Babybel : "360° de bonheur"), des assurances (MMA : "Zéro tracas, zéros blablas.

La notion de bonheur selon les cultures. Si la majorité des études scientifiques envisagent le bonheur sous l'angle du bien-être subjectif et donc des émotions, encore faut-il s'accorder sur les émotions positives qui rendent heureux.

La notion de bonheur selon les cultures

Ici, il semble que la culture joue un rôle prépondérant. Les Américains, par exemple, associent bonheur avec gaieté, énergie et dynamisme ; ils valorisent les émotions fortes et grisantes. Les Indiens ou les Chinois, en revanche, voient le bonheur comme un état de paix et d'harmonie intérieure ; ils privilégient des émotions moins intenses et plus sereines.

Ces différences seraient par ailleurs acquises très tôt durant l'enfance, notamment à travers les contes pour enfants. Comparaison du bonheur entre cultures différentes Le professeur Jeanne Tsai et ses collègues de l'université de Stanford ont comparé la littérature pour enfants aux États-Unis et à Taïwan afin de voir s'il existait des différences dans la manière dont le bonheur y était représenté.