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Pédagogie

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Visible Learning, le classement ultime des « bonnes pratiques » en éducation ? Dispose-t-on enfin d’une méthodologie infaillible pour identifier les pratiques éducatives qui marchent le mieux ?

Visible Learning, le classement ultime des « bonnes pratiques » en éducation ?

C’est la question que l’on peut se poser devant le succès planétaire de l’ouvrage de John Hattie, « Visible Learning », initialement publié en 2008. Pour certains commentateurs, le chercheur néo-zélandais a même trouvé rien moins que le « Saint Graal » de la recherche en éducation ! Comment ? En proposant une démarche de mesure systématique des effets des actions pédagogiques sur la réussite scolaire qui permet de déterminer quelles sont les bonnes pratiques en éducation. Les quatre piliers de l’apprentissage - Stanislas Dehaene. L’enfant est doté d’intuitions profondes en matière de repérage sensoriel du nombre.

Les quatre piliers de l’apprentissage - Stanislas Dehaene

Avant tout apprentissage formel de la numération, il évalue et anticipe les quantités. Apprendre à compter puis à calculer équivaudrait à tout simplement tirer parti de ces circuits préexistants, et, grâce à leur plasticité, à les recycler. L’apprentissage formel de l’arithmétique se « greffe » sur le « sens du nombre » présent chez l’enfant, et sollicite la même zone cérébrale. Le maître-mot, alors, est la plasticité cérébrale. Car c’est précisément ce qui nous permet d’apprendre. Les circuits cérébraux : des capacités disponibles dès l’origine Les circuits cérébraux qui sous-tendent les apprentissages ne sont d’ailleurs pas si variés. Qu’apporte finalement Visible Learning. Il est parfois assez difficile de relier chaque taille d’effet particulière aux conclusions générales tracées par Hattie à l’issue de son étude.

L’ouvrage mélange des parties descriptives et relativement fastidieuses pour chaque « facteur » d’effet, avec des parties plus littéraires et naïvement optimistes sur les considérations des « bons » enseignants à la fin. La multiplication de sites et de textes de vulgarisation issus de l’entreprise Visible Learning concourt à renforcer cette distance entre les méta-analyses mobilisées et les prescriptions « selon Hattie » que l’on retrouve un peu partout. Oublions donc ici ce problème de relation entre les statistiques et leur interprétation, pour ne nous intéresser qu’aux propositions en terme de prescriptions pédagogiques que John Hattie popularise. Des enseignants démiurges de l’éducation Première et principale conclusion de Visible Learning, les enseignants sont l’élément décisif de tout processus éducatif. Tout ça pour ça ? Références. Les « lab schools » : une voie pour rapprocher enseignement et recherche ? Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la Science 2017, qui se tient du 7 au 15 octobre, et dont The Conversation France est partenaire.

Les « lab schools » : une voie pour rapprocher enseignement et recherche ?

Retrouvez tous les débats et les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr. Une « école laboratoire » (laboratory school) est une école adossée à un département d’université ou à une institution qui forme des enseignants. Trois activités complémentaires y sont associées : l’enseignement, la formation et la recherche (Wilcox-Herzog & McLaren, 2012). Du fait de cette structuration, un lien organique se tisse entre éducation et recherche, qui permet de « développer et de tester de nouvelles approches, en modélisant les meilleures pratiques » (Cucchiara, 2010). Le développement des lab schools De telles écoles existent de longue date sur les campus universitaires (Cassidy & Sanders, 2010).

Un réseau international Adapter le concept de lab school en France ? Pédagogie différenciée : 10 conseils + 1 ! Voici un petit pense-bête, à la fois théorique et pratique, permettant de favoriser la mise en place de pratiques différenciées dans sa classe. 1/ Dans une classe, l’hétérogénéité est la règle !

Pédagogie différenciée : 10 conseils + 1 !

L’homogénéité étant l’exception, il faut cesser d’être surpris de ne pas pouvoir faire avancer tout le monde de la même manière même si les programmes en donnent l’illusion. 2/ La différence entre élèves est normale ! Qu’il s’agisse d’écarts de vitesse, d’autonomie, de motivation, d’intérêt, de compréhension, on ne peut plus être « indifférents aux différences » mais devons inclure cette approche dans le fonctionnement habituel de la classe. 3/ Dans aucune classe, le travail est accompli en même temps avec la même efficacité. 3 propositions pour stimuler l’innovation dans l’éducation en France. I- Mettre les enseignants au centre du processus d’innovation Il est urgent de repenser la stratégie de formation des enseignants qui doit être continue et inscrite dans une perspective d’apprentissage tout au long de la vie afin que s’opère un changement de paradigme.

3 propositions pour stimuler l’innovation dans l’éducation en France

Le rôle de l’enseignant est voué à changer et à passer du sachant sur scène au guide accompagnateur afin de responsabiliser l’élève dans son apprentissage. Cela implique de donner plus d’importance aux compétences du 21ème siècle, les 4C : Créativité, Collaboration, Esprit Critique, Communication. Pour cela, les enseignants ont besoin d’être continuellement formés aux nouvelles méthodes pédagogiques (Project Based Learning, Problem Based Learning, Classe Inversée etc.) ainsi qu’aux outils numériques qui facilitent ce changement de paradigme.

L’éducation aux médias : une urgence contre la radicalisation cognitive des jeunes. La radicalisation peut commencer très tôt chez les jeunes.

L’éducation aux médias : une urgence contre la radicalisation cognitive des jeunes

Pour éviter cette fermeture des esprits et la fin du dialogue, l’éducation aux médias est un levier pour la fraternité et l’intelligence. Face à la submersion des informations produites par la numérisation et la connexion des réseaux humains et digitaux, nous sommes aujourd’hui face à un enjeu révolutionnaire « Comment identifier et dire la vérité ». De Trump à Soral, de Daech à Dieudonné, la réalité est aujourd’hui contestée, outragée, modifiée par des théories complotistes et alternatives que nous devons d’abord combattre à l’école par une éducation aux médias offensive.

Il est donc essentiel de repenser l’éducation aux médias et de construire les nouvelles formes d’info-apprendre de demain. La fin de l’information ? Non, l’école française n’a pas cédé aux sirènes du pédagogisme… - Telos. De la fabrication de l’interdisciplinarité à sa généralisation. Mardi 13 septembre au soir se tenait un événement un peu particulier à la cité des sciences et de l’industrie, auquel j’ai participé : la masterclass « Fabriquer l’interdisciplinarité », organisée par le Lab School Network.

De la fabrication de l’interdisciplinarité à sa généralisation

Cette masterclass sera suivie d’un hackathon les 17 et 18 septembre sur la même thématique. Une table ronde animée par Louise Tourret (France Culture) a débuté la masterclass, avec François Taddei, Emmanuel Saint-Fuscien et moi-même. Dans le public, des enseignants bien sûr, mais aussi des étudiants, des chercheurs, des comédiens… Commençant la table ronde par l’interdisciplinarité à l’école, j’ai tenté d’apporter des explications aux polémiques soulevées par la dernière réforme du collège, et notamment par les enseignements pratiques interdisciplinaires (EPI). Pourquoi est-ce difficile pour les enseignants de travailler de cette manière ? Plusieurs raisons : Repenser l’organisation des salles de classe pour en finir avec la forme magistrale. A l’heure où un grand nombre de réflexions pédagogiques portent sur l’organisation des espaces d’apprentissage, notamment avec l’engouement pour les Learning Labs, j’ai choisi de vous faire part d’une expérience innovante conduite par une jeune enseignante américaine.

Repenser l’organisation des salles de classe pour en finir avec la forme magistrale

Cette enseignante, insatisfaite de sa situation, estime que le système scolaire est dépassé et inefficace, puisqu’il ne tient pas compte des différences individuelles des élèves. En proposant le même programme à tous et au même moment, l’enseignement traditionnel nie les différences qui, pourtant, s’expriment dès le démarrage de la classe : différence de rythme, d’énergie mise en œuvre, de méthode de travail (elle considère que la méthode de travail la plus efficace pour l’élève est celle qu’il choisit lui-même), et surtout d’intérêt. Influencée par John Dewey et Maria Montessori, elle met en œuvre une pédagogie novatrice qui a pour principale caractéristique de rompre avec le modèle classique de la classe. Pédagogie inversée en EPS : « l’élève devient acteur de son apprentissage » La classe inversée en EPS, dont E.

Pédagogie inversée en EPS : « l’élève devient acteur de son apprentissage »

Tranchant est l'un des pionniers, permet de gagner du temps pour rendre les élèves acteurs et les impliquer dans des "projets collaboratifs". Pédagogie inversée en EPS : des élèves acteurs / E. Tranchant Principal adjoint d’un collège depuis peu, Emmanuel Tranchant a longtemps été prof d’EPS. Au lycée Pasteur du Blanc, puis au lycée Mandela de Poitiers, il a été l’un des pionniers de la classe inversée en sport. Son système comporte 4 phases : lecture de capsules, travail collaboratif de “brainstorming”, “réajustement” avec le prof, puis “production” par les élèves. Travail collaboratif, autonomie et entraide Chez eux, les élèves visionnent des capsules, partagées via un groupe Facebook – un “moyen de faire qu’un maximum d’élèves les regardent”. « La classe inversée est une révolution, mais pas celle que l’on croit » Les classes inversées, vers une approche systémique (2)

Ce texte est issu de la journée d’étude, « Apprendre et enseigner à l’ère numérique », qui s’est tenue au Collège des Bernardins le 6 octobre 2016.

Les classes inversées, vers une approche systémique (2)

Dans notre première contribution, nous avons essentiellement présenté et commenté la version originale de la classe inversée. Selon les pratiques observées et nos recherches, nous avons cependant constaté auprès d’enseignants à différents niveaux, de l’école primaire à l’enseignement supérieur, une émergence d’une large variété de classes inversées orientées vers une prise en charge de plus en plus grande de l’apprentissage par l’apprenant lui-même. Pourrait-il en être autrement ? Il y aurait donc différentes façons de mettre en place la classe inversée ? Nous avons ainsi proposé sur notre Blog dès 2014 et dans notre livre consacré aux classes inversées, une extension du concept initial de classe inversée.

Mais, en fait, qu’est-ce qui est inversé dans ces classes inversées ? Le Type 1 concerne principalement la mise à distance des contenus. Classes inversées, retour sur un phénomène précurseur (1) Ce texte est issu de la journée d’étude, « Apprendre et enseigner à l’ère numérique », qui s’est tenue au Collège des Bernardins le 6 octobre 2016, dans le cadre d’une réflexion partagée de la Chaire du Collège des Bernardins sur « L’humain au défi du numérique », et du séminaire de recherche « École et République ». La journée d’étude aborde les questions de fond des transformations que le numérique engendre dans l’apprentissage et l’enseignement et s’interroge sur les bénéfices apportés à l’humain. Par Marcel Lebrun, Professeur en technologies de l’éducation, Université catholique de Louvain, Louvain-la-Neuve (Belgique), et intervenant au Collège des Bernardins.

Le concept de « classes inversées », d’origine anglo-saxonne (flipped classroom) et développé depuis 2012, a connu un engouement incomparable en moins d’un an. Ainsi, les événements CLIC – CLasses Inversées, le Congrès – sont passés d’environ 200 participants en 2015 à plus de 800 participants en 2016. La « méthode de Singapour » à l’école primaire. Présentez-nous cette fameuse « méthode » ? Ce n’est pas une « méthode miracle » inventée à Singapour, et ce n’est d’ailleurs même pas une méthode « de Singapour », dans le sens où elle aurait été inventée à Singapour ex nihilo : c’est au contraire une synthèse de nombreuses pratiques didactiques et pédagogiques efficaces. Elle repose notamment sur les travaux de pédagogues comme Jérôme Bruner, George Polya, Benjamin Bloom ou même Maria Montessori.

Rien de révolutionnaire à tout ça, donc, mais la grande qualité de la méthode réside précisément dans le bon équilibre entre tous les ingrédients (verbalisation, manipulation, modélisation, problèmes ouverts, travail collaboratif, etc.) et dans la progression bien pensée des objectifs didactiques, au cours d’une année et d’année en année. Que répondre à l’objection que la méthode est peut-être adaptée aux élèves de ce petit territoire mais ne peut être importée en France ? Et voici ma réponse à la 2e partie de votre question : Méfiez-vous des neurosciences. Il n’y a guère une semaine qui se passe sans qu’on n’évoque une nouvelle «découverte» en neurosciences et ses retombées possibles dans le champ de l’éducation: on appelle les neurosciences au secours pour «valider» l’éducation bienveillante, on les institue arbitres du combat des différentes méthodes de lecture.

Ne seraient-elles pas devenues une nouvelle autorité à laquelle on confierait (trop?) Sciences cognitives et Education : dépasser les prétentions idéologiques.