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RUE 89 et l'Afghanistan

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Des renforts français en Afghanistan: pour quoi faire? Faut-il envoyer des troupes supplémentaires en Afghanistan ? Nicolas Sarkozy, désireux d’apparaître comme un bon élève de l’Otan, s’apprête à répondre positivement à l’appel pressant, à la limite de l’injonction, des Etats-Unis. Curieusement, cette question ne fait l’objet d’aucun débat public alors que l’envoi de troupes supplémentaires parait acquis, et, comme d’habitude, le Parlement est le dernier endroit où se discute la politique étrangère et de défense de la France.

La question est devenue un sérieux sujet de contentieux entre les Etats-Unis et leurs alliés européens et canadiens au sein de l’Otan. Les Américains font le forcing pour pousser leurs alliés à accroître leurs engagements en Afghanistan face à la détérioration de la situation et au risque de retour des talibans. Le Secrétaire américain à la Défense, Robert Gates, a récemment exprimé, devant le Congrès, sa crainte de voir l’Otan devenir : Les Canadiens en première ligne dans le Sud La volte-face de Nicolas Sarkozy. Pourquoi le Canada demande l'aide de la France en Afghanistan | La France déploiera-t-elle des renforts pour les 2500 soldats canadiens en Afghanistan ?

« Un peu de patience » a répondu Hervé Morin, le ministre de la Défense. Son homologue canadien, Peter MacKay, se montre plus enthousiaste : selon lui, une délégation canadienne envoyée à Paris ce week-end discuterait de « la façon dont cela peut se produire sur le plan logistique » . Ottawa a déjà défendu une position similaire à celle de son voisin américain au sommet de Vilnius, la semaine dernière : les pays membres de l’OTAN et les autres impliqués en Afghanistan doivent fournir un effort supplémentaire. Impliqué depuis 2001, le Canada fait partie des pays « qui sont prêts à se battre et à mourir pour protéger la sécurité des citoyens » , pour reprendre la typologie du secrétaire américain à la défense, Robert Gates.

Le Premier ministre avait mandaté l’ancien ministre des affaires étrangères John Manley et quatre autres experts en octobre dernier. Le bras de fer est engagé à Ottawa. Anne Nivat en Afghanistan: l'heure de la désillusion. Institutrice à Khost (Anne Nivat) (De Khost, Afghanistan) Alors que s’ouvre jeudi à Paris la conférence des donateurs pour l’Afghanistan en présence du président afghan Hamid Karzai, au pays des aigles, l’heure est à la désillusion : non seulement, depuis près de sept ans, les troupes étrangères présentes dans le pays (70 000 soldats) n’ont pas réussi à gagner la guerre contre les talibans ni Al-Qaeda, mais le président démocratiquement élu et son gouvernement ont perdu leur crédibilité. Que ce soit à Kaboul, la capitale bunkérisée, ou à Khost, dans le sud-est du pays, à la frontière avec les zones tribales pakistanaises, tout le monde déchante.

L’insécurité est telle qu’en dehors de la capitale les femmes se sont remises à porter la burqa (le voile intégral), et les récits d’attaques talibanes sont légion. Le lendemain de mon arrivée dans la capitale afghane, je prends un taxi collectif pour rejoindre la province de Khost, à 200 kilomètres au sud-est de Kaboul. L'un des deux Français libérés en Afghanistan écrivait sur Rue89. Paysage du Hazarajat (Laurent Maurice) Dès l’annonce de l’enlèvement de deux humanitaires français en Afghanistan, le 18 juillet, le téléphone de Rue89 avait sonné : l’un des otages tenait un blog sur notre site et il fallait le dépublier pour des raisons de sécurité. Ce samedi, c’est évidemment avec soulagement que nous apprenons leur libération et que nous republions les articles du blog « Lettres afghanes ».

Parti en Afghanistan au mois de juin 2007, Laurent Maurice nous avait déjà conté la vie sur place à trois reprises. Humanitaire au sein de l’ONG Action contre la faim, comme son compagnon de captivité, il racontait dans sa deuxième note de blog pourquoi, à 35 ans, ce spécialiste en agriculture était parti en Afghanistan aider les Hazaras, au centre du pays : « Quand la fonte des neiges arrive, c’est l’inondation et le dégel redoutés, un torrent de boue dévaste les parcelles cultivées des six derniers mois. Communication réduite’, ‘discrétion’ : des règles ‘indispensables’ Afghanistan: les Marines tentent en vain de s’allier la populati. Le 24e corps expéditionnaire des Marines en Afghanistan (Emmanuel Derville) (Du district de Garmser / Afghanistan) Ecrasés par la chaleur, le poids de leur arme et de leur gilet pare-balles, les Marines de la compagnie alpha progressent lentement, le long des champs du district de Garmser.

Ce matin, le capitaine Dynan, un petit homme trapu aux épaules carrées et au crâne rasé, va rencontrer le chef du village qui jouxte son campement. Une visite de courtoisie pour obtenir la confiance du « malek », et surtout des informations sur les Talibans. Soudain, un Afghan passe à travers champ, en poussant sa moto. Le caporal Hughes, un grand brun de type hispanique originaire de Floride, lui fait signe de s’arrêter. Mais l’homme ne comprend pas. Un exemple parmi d’autres des relations tendues que les Américains entretiennent avec les Afghans.

Pour voir le diaporama d’Emannuel Derville, cliquez ici Quand ils patrouillent dans les villages, les Afghans les évitent. Dix morts qui nous rappellent les enjeux de la guerre en Afghani. « Pour faire la guerre, il faut être deux », disait mon père qui en avait fréquenté quelques-unes. Dans le même ordre d’idées, citons Pierre Desproges : « L’ennemi est con : il croit que c’est nous, l’ennemi, alors que c’est lui, j’en ris encore. » A force de missions de maintien de la paix sous bannière de l’ONU et d’opérations crypto-barbouzardes dans le pré carré ouest-africain, la France avait, dirait-on, fini par se convaincre que ses militaires les plus entraînés n’étaient destinés qu’à patrouiller gentiment l’arme à la bretelle. D’ailleurs la plupart du temps il ne s’agissait pas de faire la guerre mais de l’empêcher, quitte à servir, tout de même, de cible aux snipers (ex-Yougoslavie) ou aux terroristes (Liban). Eventuellement, on pouvait faire le coup de feu sous le faux-nez du statut « d’instructeurs » -comme récemment au Tchad- à condition de publier des démentis vigoureux si un journaliste venait à en parler.

Le combat contre les talibans relève du tonneau des Danaïdes. Irak, Afghanistan : comment penser la guerre de demain ? L’Irak et l’Afghanistan sont-ils en train de devenir le modèle des guerres de demain ? Pour clore notre semaine, « Demain, la guerre... » en partenariat avec France Culture, revenons sur ces deux conflits. En particulier sur la manière dont ils ont renouvelé la doctrine des armées occidentales. Où l’on voit ressurgir les enseignements de la guerre d’Algérie...

Extrait de la ’Bataille d’Alger’ (DR) A l’été 2003, le Pentagone projette le film « La Bataille d’Alger » « Comment gagner une bataille contre le terrorisme et perdre la guerre des idées. Tournée en 1965, dans la Casbah, ce film retrace précisément les modes opératoires utilisés par les parachutistes du général Massu en 1957, pour « pacifier » la ville. Pour le général Vincent Desportes, directeur du Collège interarmées de Défense, la projection de ce film n’a alors rien de surprenant : (Voir la vidéo) Faire la guerre dans la population.

L’armée française suit de près les évolutions du conflit irakien. Du viagra pour gagner la guerre en Afghanistan. Afghanistan: Marines Fruitlessly Attempt to Win Over Population. (From Garmser district, Afghanistan) The lack of understanding between Americans and Afghan peasants weary of being monitored plays into the hands of the Taliban. The Marines’ 24th in Afghanistan (Emmanuel Derville) From the Garmser district in Afghanistan : Thrashed by the heat, the weight of their weapons and bulletproof vests, the Alpha Company Marines progress slowly along the fields of the district. This morning, Captain Dynan, a stocky little man with square shoulders and a shaved head, is going to meet the headman of the village that adjoins his encampment. A courtesy visit to acquire the « malek’s » trust and, above all, information about the Taliban.

Suddenly, an Afghan crosses the field, pushing his motorbike. Corporal Hughes, a big, dark-haired Hispanic man from Florida, signals to him to stop. One example among many of the strained relations the Americans maintain with the Afghans. When the soldiers patrol in the villages, the Afghans avoid them.