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Dossier Alzheimer par Geneviève Leuba (2013)

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1 : Du vieillissement cérébral à la maladie d’Alzheimer, décryptage scientifique. La maladie d'Alzheimer est une maladie neurodégénérative qui survient autour de 65 ans. Elle touche les fonctions cognitives et se répercute sur le comportement social des patients. À travers une approche interdisciplinaire, différents spécialistes font le point sur l’état actuel des recherches susceptibles d’apporter une meilleure compréhension des difficultés cognitives liées à l’âge et à Alzheimer. En France, environ 600 000 personnes souffrent d'Alzheimer et 850 000 d'une maladie apparentée. © Pixabay, DP Ce dossier s’adresse autant au praticien qui recherche des fondements théoriques, qu’à l’étudiant désireux de comprendre comment les connaissances issues de la recherche fondamentale s’articulent avec la pratique. Après avoir explicité les concepts de ressource adaptative et de mémoire chez l’adulte vieillissant, les auteurs livrent une analyse approfondie des mécanismes du vieillissement cérébral et de la maladie d'Alzheimer .

2 : Interaction entre sens et mémoire chez l'adulte vieillissant. Chez l’adulte vieillissant, la mémoire joue un rôle important dans la construction et le maintien d’un univers signifiant. Par Éliane Christen-Gueissaz En marge du questionnement biologique et médical sur le vieillissement cérébral se pose la question de l’interaction entre mémoire et sens chez l’ adulte vieillissant . Pour tenter de cerner cette interaction, trois axes de réflexion sont proposés, qui renvoient au sentiment d’identité, à la communication et au récit de vie. Système subjectif dynamique en lien permanent avec l’environnement, le sentiment d’identité exige de pouvoir se souvenir , intégrer ses expériences (physiologiques, cognitives, affectives) et se projeter dans l’avenir.

Le maintien d’un univers signifiant est un problème à plusieurs facettes pour les patients atteints de la maladie d’ Alzheimer . © Éditions De Boeck La maturité liée au vieillissement en est le signe évolutif, des défaillances mnésiques importantes peuvent en menacer l’équilibre. 3 : Les ressources adaptatives : anticipations involontaires et stratégies conscientes. Les ressources adaptatives peuvent être des anticipations involontaires ou des stratégies conscientes.

Par Françoise Schenk et Delphine Preissmann Description psychologique des formes de mémoire : mémoire : ensemble des traces laissées par les événements vécus. Pour respecter les multiples faces du vieillissement, la complémentarité des stratégies cognitives et comportementales est abordée dans leur contribution aux ressources adaptatives.

Même si elles ont une connotation spécifique, physiologiquement et psychologiquement, les altérations de la mémoire qui accompagnent le vieillissement doivent être comprises dans le contexte plus général de la transformation des stratégies adaptatives au cours de la vie. L’expérience acquise au cours de la vie, les évènements et les circonstances génétiques sont intégrés, puis interprétés au niveau cognitif et comportemental. © DR. 4 : Les ressources adaptatives : l’épreuve du vieillissement. La motivation principale à comprendre les déficits accompagnant le vieillissement repose sur la fragilisation (variable selon les individus et les circonstances) des ressources adaptatives.

Certaines sont affaiblies alors que d’autres, sculptées par l’expérience peuvent devenir plus résistantes encore. Par Françoise Schenk et Delphine Preissmann Comme il est bien montré dans le chapitre précédent, il faut envisager une architecture fonctionnelle en transformation, pas simplement en perdition. Les ressources adaptatives sont ainsi affectées par le vieillissement , dans leurs dimensions physiologiques comme au niveau du fonctionnement mental, sans qu’une relation causale simple permette de relier directement le trouble cognitif à une altération biologique spécifique. Le vieillissement biologique est un phénomène distribué dans le cerveau et les manifestations au niveau cognitif résultent du « remaniement fonctionnel » de cet ensemble.

5 : Vieillissement : plasticité et dégénérescence des circuits cérébraux. La maladie d’Alzheimer et le vieillissement provoquent la dégénérescence des circuits cérébraux et agissent sur leur plasticité . Par Geneviève Leuba et Armand Savioz Le docteur Aloïs Alzheimer a décrit la pathologie qui porte son nom au début du 20 e siècle déjà, mais les protéines en cause dans les lésions neuropathologiques n'ont été découvertes que bien plus tard.

Il s'agit principalement des protéines bêta-amyloïdes et Tau . Aloïs Alzheimer a suivi la patiente Auguste Deter (sur la photo ci-dessus) jusqu’à sa mort en 1906. La protéine Tau dans un neurone sain et dans un neurone malade. © Zwarck, Wikipédia, cc by sa 2.5 Un élément caractéristique du cerveau vieillissant est le dépôt de peptide bêta -amyloïde ou Aß, à l’origine des plaques séniles (PS), mais aussi la production de petites molécules oligomères du peptide Aß, qui peuvent affecter précocement la fonction synaptique. Les plaques séniles et la dégénérescence neurofibrillaire sont typiques d’un cerveau vieillissant. © DR. 6 : Alzheimer : facteurs de risque génétiques et mécanismes moléculaires. Le rôle des facteurs génétiques dans l'étiologie de la maladie d’ Alzheimer est fondamental, mais seul un nombre restreint de familles à travers le monde présentent une transmission autosomique dominante de la maladie.

Par Armand Savioz, Geneviève Leuba , Philippe Vallet et Claude Walzer Trois gènes sont impliqués, codant soit pour le précurseur du peptide Aß ( bêta-amyloïde ), soit pour les présénilines 1 et 2. Par ailleurs, l’ allèle E4 de l'apolipoprotéine constitue un facteur de risque pour la maladie . D’autres allèles et des mutations sur d’autres gènes ont été proposés comme candidats, mais leur implication dans la maladie d’Alzheimer nécessite plus ample corroboration.

Les gènes du précurseur du peptide Aß (APP) ou des présénilines (PS1 et PS2) mutent et favorisent la production du peptide Aβ (voie amyloïdogène). © DR L’apolipoprotéine E permet de réparer les membranes cellulaires, et d’éliminer le peptide Aβ. © DR. 7 : La mort neuronale, un mécanismes naturel ou pathologique. La mort neuronale est un phénomène naturel. Or, la maladie d’ Alzheimer provoque des mécanismes pathologiques de mort neuronale. Par Julien Puyal, Vanessa Ginet, Vincent Castagné et Peter G. H. Clarke. Lors du développement du système nerveux , la mort neuronale est un phénomène naturel, servant à accorder le nombre de neurones dans une population à la taille de leur cible, ou à éliminer des erreurs de connexions entre neurones . Dans le cas de la maladie d’Alzheimer, un ou plusieurs types de mort cellulaire peuvent être à l’œuvre. © DR Dans ce cas, la mort neuronale est un phénomène actif, impliquant des voies de signalisation nombreuses et complexes.

8 : Alzheimer : facteurs de risque du milieu, âge et prévention. Les stratégies de prévention de la maladie d’ Alzheimer doivent prendre en compte une multiplicité de facteurs de risque . Par Geneviève Leuba , Armand Savioz et Marianne Reymond L'existence se déroule dans une interaction constante entre processus vitaux et environnementaux, confrontant l’organisme à de nombreux facteurs de risque pour le vieillissement cérébral . Paradoxalement, le vieillissement lui-même ne représente que l'un des facteurs pour un vieillissement cérébral pathologique . Les facteurs de risque de la maladie d’Alzheimer ne sont pas seulement influencés par des mutations autosomiques dominantes. © DR La majorité des cas de maladie d'Alzheimer ne sont pas influencés de façon déterministe (mutations autosomique dominantes), mais dépendent de facteurs de prédisposition biologique et de facteurs de risque du milieu.

La maladie d’Alzheimer (MA) aurait des facteurs de risque communs à ceux des démences vasculaires. © DR. 9 : Vieillissement cérébral pathologique : les démences. Pour déterminer avec exactitude l’étiologie d’une pathologie démentielle, l’examen anatomopathologique post-mortem est le seul à garantir un diagnostic précis. Mais, de nouveaux biomarqueurs d' Alzheimer permettraient des diagnostics plus précoces, à un stade prédémentiel de la maladie. Par Christophe Büla, Sabine Joray, Stephan Eyer, Italo Simeone et Vincent Camus L’ épidémie silencieuse des pathologies démentielles , conséquence du vieillissement démographique, ne se limite plus aux seuls pays développés mais gagne aussi les pays en voie de développement. L'impact des pathologies démentielles sur les actes de la vie quotidienne, la qualité de vie des malades qui en sont atteints et de leurs proches, en rendent essentiels le dépistage , le diagnostic positif, et le diagnostic différentiel. Les troubles causés par la maladie d’Alzheimer sont variés. © DR Ci-dessus, le tableau indique les critères NINCDS-ADRDA pour la démence de type Alzheimer. © DR.

10 : Prise en charge globale et thérapies actuelles d'Alzheimer. Le traitement de la maladie d’ Alzheimer prend en compte plusieurs niveaux : la maladie, le malade lui-même, et son entourage. Par Monika Rybisar Van Dyke , Marie-Claude Kohler, Adrian Küng, Vincent Camus, Armin von Gunten La démence de la maladie d’Alzheimer est caractérisée par la survenue de troubles cognitifs et de symptômes non-cognitifs, psychologiques et comportementaux, qui ont des répercussions sur la vie quotidienne du patient et sur son entourage. L’objectif du traitement est double : Premièrement : traiter les troubles cognitifs, limiter leur aggravation et l'impact en termes d'altération de l'autonomie dans les actes de la vie quotidienne.

Deuxièmement : agir sur les manifestations non-cognitives et leurs répercussions sur le système social dans lequel évolue le malade. Le traitement d’Alzheimer agit sur le processus pathologique cérébral. © DR Le troisième niveau concerne l’entourage du patient qui joue un rôle important dans l’évolution de son état. 11 : Regard anthropologique sur le vieillissement cérébral et Alzheimer. Si la maladie d’ Alzheimer se caractérise par des mécanismes biochimiques et cliniques complexes, sa compréhension doit aussi être envisagée du point de vue des sciences sociales. Par Marion Droz Mendelzweig Sous l’intitulé « maladie d’Alzheimer » (MA) se trouvent englobée une grande complexité de mécanismes biochimiques, de symptômes cliniques et d’expériences individuelles de déclin cognitif. Dans une perspective d’ anthropologie des sciences et de la santé, la MA est également un phénomène social. Les représentations de cette maladie génèrent ainsi une réalité qui se constitue en tensions entre les inconnues qui entourent sa pathogenèse et le poids qu’elle représente en termes de drames personnels et de charges de soins.

La prégnance du phénomène Alzheimer dans le système de représentation des sociétés vieillissantes n’est pas dissociable de la manière dont les sciences fondamentales étudient le vieillissement cérébral pathologique et s’intègrent aux observations cliniques. 12 : Maladie d’Alzheimer : espoirs thérapeutiques et prévention. Plusieurs recherches thérapeutiques, pour agir sur les processus de la mort neuronale provoquée par la maladie d’ Alzheimer , sont en cours. Des pistes préventives sur des facteurs de l’environnement interne et externe sont aussi envisagées.

Par Geneviève Leuba et Armand Savioz Les traitements de la maladie d’Alzheimer doivent intervenir avant les processus de mort neuronale. © DR La cascade pathologique conduisant à la maladie d’Alzheimer (MA) est complexe au niveau cellulaire et moléculaire, mais l’aboutissement ultime de la pathologie est certainement la mort cellulaire et la perte d’un pourcentage élevé de connexions synaptiques. Les espoirs de traitement reposent sur des recherches autour d’éléments clefs de la cascade amyloïde. © DR Ainsi, les recherches thérapeutiques se sont concentrées sur des éléments centraux de la cascade amyloïde, soit la production de peptide bêta-amyloïde (Aß) ou l’activité des bêta et gamma-sécrétases. 13 : Découvrir et acheter le livre de l'auteur. À découvrir aux éditions De Boeck , l’ouvrage codirigé par Geneviève Leuba , Christophe Büla et Françoise Schenk, intitulé Du vieillissement cérébral à la maladie d’ Alzheimer : vulnérabilité et plasticité . Cliquez pour acheter le livre des auteurs Accessible aux spécialistes et étudiants comme aux non-spécialistes, cet ouvrage fait le point sur l’état actuel des recherches apportant une meilleure compréhension des difficultés cognitives liées à l’âge et à la maladie d’Alzheimer , telle qu’elle est définie actuellement.

Offrant le regard croisé des neurosciences fondamentales et cliniques, il parcourt tour à tour les différents niveaux d’analyse des fonctions mentales, depuis les mécanismes moléculaires jusqu’au comportement.