Spécificités de la psychothérapie psychanalytique à l'adolescence. L’adolescence est une étape sensible du développement de la personnalité dont les enjeux peuvent être déterminants pour l’avenir. Période sensible parce que l’adolescent est rendu vulnérable par les effets physiques et psychiques de la puberté qui sexualisent et conflictualisent les liens avec son entourage et plus particulièrement ses parents. Il est obligé de trouver de nouvelles distances relationnelles et perd le cocon de l’enfance et pour une part l’appui naturel qu’il pouvait chercher et trouver facilement auprès des adultes. Poussé ainsi à établir de nouvelles distances affectives et à cheminer vers plus d’autonomie, il est tout naturellement conduit à s’interroger sur la solidité de ses acquis et de ses capacités.
Mais ce qui fait la vulnérabilité de l’adolescent peut être aussi sa chance. L’évolution de la société actuelle favorise la liberté et la réussite individuelles. D’une manière générale ce que l’on vit, à cet âge-là tout particulièrement, n’est pas neutre. L'adolescent, un sujet récalcitrant dans l'histoire de la pratique psychanalytique. La découverte et la compréhension du processus d’adolescence sont historiquement liées à l’interrogation sur les conduites déviantes de l’adolescent (Houssier, 2003b). Lorsque Anna Freud lance en 1958 un « appel historique » pour que la recherche consacrée à l’adolescence soit développée par les psychanalystes, elle constate que les travaux publiés jusque là sont insatisfaisants.
Cette situation s’explique notamment par le fait que, comme elle, peu d’analystes ont une pratique de la cure avec les adolescents ou d’un traitement dans la durée. Parmi les obstacles que les premiers psychanalystes rencontrent, notons l’idée selon laquelle une des visées de l’analyse, assouplir les défenses, s’oppose à la mobilisation des défenses propre à l’adolescence (Fraiberg, 1955), ou encore le fait que la difficulté majeure du traitement de l’adolescent réside dans l’impossibilité d’entrer en contact avec lui (Gitelson, 1938).
Ce qui nous paraît fondamental est l’effet de surprise qu’A. A. A. D.W. De l’adolescence errante. Le « moment adolescent » entre saisie par l'instant et constitution du présent. Notes Antoine Masson, psychiatre-psychanalyste, chargé de cours invité à l’université catholique de Louvain, responsable du département « Adolescents et jeunes adultes » du centre Chapelle-aux-Champs, Bruxelles. Voir A. Masson, « Pour une clinique de l’événement adolescent », S. Bournet, P. Gutton, dans La naissance pubertaire, l’archaïque génital, Paris, Dunod, collection « Inconscient et culture », 2004, p. 61-84. Les éléments de définition de « moment » sont repris de A. Dans sa version moderne, l’adolescence est un temps d’essai et d’erreur circonscrit entre la poussée pubertaire et la capacité d’investir une existence affective, sociale et professionnelle.
H. Hölderlin, Douze poèmes de Hölderlin, trad. B. Voir l’analyse remarquable de Giorgio Agamben dans Bartleby ou la création, Circé, 1995. J. Les citations proviennent de l’essai F. Voir l’essai de F. Voir les thèses de Dany-Robert Dufour, L’art de réduire les têtes. Cette citation ainsi que les deux suivantes sont tirées de R. D. L'adolescence gelée. Adolescence en situation d'abandon : risques et ouvertures identitaires.
Fédida , P. 1975. « Une parole qui ne remplit rien », Nouvelle revue de psychanalyse , n° 11, Paris, Gallimard. Freud , S. 1926. « Inhibition, symptôme et angoisse », dans Œuvres complètes. Psychanalyse, t. XVII, Paris, puf , 1992. Gantheret , F. 1984. Incertitude de l’Éros , Paris, Gallimard Gaspari - Carrière , F. 1989. Guex , G. 1950. Laplanche , J. 1980. Winnicott , D.W. 1971. « Cas Bob », dans La consultation thérapeutique et l’enfant , Paris, Gallimard. Winnicott , D.W. 1971, « Concepts actuels du développement de l’adolescent », dans Jeu et réalité , Paris, Gallimard, 1975. [ *] Mi-Kyung Yi, psychanalyste, maître de conférences en psychopathologie et psychanalyse, ufr Sciences humaines cliniques, Université Paris 7-Denis Diderot, 34 rue Desnouettes, 75015 Paris. [ 1] S.
. [ 2] J. . [ 3] D.W. . [ 4] F. . [ 8] D.W. . [ 9] P. Du fait des répercussions narcissiques et de l’intensité du conflit ambivalentiel qu’il implique, le processus d’adolescence est considéré comme un travail du deuil. L'histoire de l'adolescence : rôles et fonctions d'un artifice. La réalité de l’adolescence est aujourd’hui très généralement acceptée dans nos sociétés. Pourtant, à bien y regarder, tout concourt à lui donner les allures d’un artifice. Tout d’abord, l’adolescence est une notion imprécise, impossible à définir d’un point de vue physiologique. Si les transformations physiques qui accompagnent la puberté marquent encore le début de l’adolescence – et encore la préadolescence est désormais entrée dans le langage courant –, en revanche, sa limite supérieure, signant le passage à l’âge adulte, accuse un flou absolu.
Est-ce la fin de la croissance osseuse, de la maturation cérébrale, de la maturité psycho-affective, est-ce l’autonomie par rapport aux parents, l’indépendance financière ?... Certains auteurs, dans un mouvement inflationniste, n’hésitent pas aujourd’hui à prolonger l’adolescence en aval jusqu’à 25 ans, évoquant la postadolescence. Si le mot d’origine lui-même, adulescens, existait déjà dans la Rome antique, l’analogie s’arrête là. G. Je ne pourrai pas apporter le bonheur aux adolescents. En écrivant ces lignes, je ne peux m’empêcher de penser aux grands écrivains du xxe siècle, qui ont dû traverser les horreurs du totalitarisme, du génocide.
Comment ont-ils vécu leur enfance, l’adolescence, et de quel patrimoine spirituel disposaient-ils ? Nous sommes en 1935, devant la montée du nazisme, Stefan Zweig vit, déjà, en exil à Londres, il vient de publier son livre sur Érasme, où il décrit la vie d’un philosophe, d’un penseur. Tout en évoquant le siècle de la Renaissance et de la Réforme, formidables bouleversements dans l’histoire des idées, on ne peut que faire le rapprochement avec ce qui se passe en Europe au moment où Stefan Zweig rédige ce livre. « Je ne suis pas allé au lycée ce matin. » C’est par cette phrase que commence Être sans destin, le livre d’Imre Kertész, prix Nobel de littérature. La question qui nous intéresse ici : de quelles ressources dispose ce jeune héros pour traverser cette épreuve et en ressortir vivant ? Rêve, utopie, l’impossible. La séduction fraternelle dans la théorie freudienne : de l'enfance à la fin d'adolescence. Deux idées concernant respectivement la séduction et la fratrie circulent régulièrement dans la théorie psychanalytique.
La première concerne la séduction ; à en lire les définitions dans les dictionnaires qui la commentent à partir du travail de S. Freud, la séduction consiste avant tout dans des manœuvres de la part d’un adulte sur un enfant réduit à la passivité voire à l’effroi. Le couple agresseur-victime y est clairement constitué, fondé sur l’asymétrie adulte-enfant. Ce modèle de la séduction fondé sur l’abus sexuel, a dominé les premiers temps d’élaboration de la théorie freudienne ; il renvoie à un traumatisme systématisé tel que S. Ferenczi l’a exploré sous la forme d’une confusion des langues (1933), passage à l’acte court-circuitant la tendresse de l’enfant. Cet ensemble de représentations fait l’impasse sur la dimension horizontale de la séduction dans la relation fraternelle, ainsi que sur la séduction mutuelle non traumatique qui peut exister dans la fratrie.
Pour S. Dieu, L'Adolescent Et Le Psychanalyste: Fonctions Du Religieux Et Processus ... - Odile Falque. L'émotion mutilée : approche psychanalytique des automutilations à l'adolescence. Ce comportement est peu compréhensible et difficilement tolérable pour l’environnement proche à qui il s’adresse (en général, dans un savant montré/caché), et qu’incontestablement il agresse, même si l’acte s’impose au sujet plus qu’il ne le maîtrise et s’il y recourt pour ses effets intrapsychiques plus que pour son impact relationnel. Il manifeste une souffrance qui ne parvient pas à se dire, à trouver une voie d’expression symbolique ou, même, qui ne sait pas de quoi elle souffre : le désespoir d’un sujet qui ne sait pas dire ce qui le désespère mais qui exprime, selon son organisation psychique et son économie pulsionnelle singulières, un appel à l’aide face à une menace interne.
La fréquence, chez les patients automutilateurs comme chez les patients limites, d’antécédents d’abus sexuel ou d’une activité sexuelle précoce met en exergue la question du pulsionnel et du sexuel dans ces troubles. S. Selon J. Soulignons, avec B. Adolescence et sexualité: Liens et maillage-réseau - Pierre Benghozi. Adolescentes, adolescents : réflexions sur leur vie sexuelle aujourd'hui. S. G. Hall (1844-1924) : un pionnier dans la découverte de l'adolescence. ses liens avec les premiers psychanalystes de l'adolescent.