Attentats de janvier 2015 : les témoignages de celles et ceux qui ont survécu. Chloé Verlhac : "Tignous est mort le feutre à la main, il ne l'a pas lâché" Cinq ans après l'attentat de Charlie Hebdo, la veuve du dessinateur Tignous publie un livre intitulé "Si tu meurs, je te tue" (Plon). Chloé Verlhac est l'invitée de Léa Salamé à 7h50. Dans son livre "Si tu meurs je te tue", Chloé Verlhac, veuve du dessinateur de Charlie Hebdo Tignous, y raconte leur dernier au revoir, et comment elle a appris la mort de son mari.
Quand elle arrive au siège du journal ce 7 janvier 2015, "personne ne me laisse entrer. J'ai ce sentiment terrible que si je craque, on ne me répondra pas, et que je serai reléguée dans la catégorie des femmes hystériques. " "Personne ne veut prendre la responsabilité de me parler, tout le monde me dit 'on ne sait pas'. " "C'est moi qui verbalise, qui demande s'il est mort. Après l'attentat, Chloé Verlhac raconte "avoir bataillé pour tout". "On ne rentrait dans aucun formulaire, aucune case, donc a n’a pas su nous gérer. " La veuve du dessinateur explique aussi pourquoi elle a voulu avoir accès à l'autopsie. Procès des attentats de janvier 2015 : les souvenirs émus de Bernard Cazeneuve, cinq ans après les attaques. Bernard Cazeneuve était ministre de l’Intérieur quand, le 7 janvier 2015, des terroristes sèment la panique en France pendant trois jours.
Cinq ans après, il raconte à France Inter, ses souvenirs de ce mois de chagrin et de mobilisation de tout un pays, soudé. Entretien. Le 7 janvier 2015, quand Saïd et Chérif Kouachi commencent à tirer à la kalachnikov à la recherche de la rédaction de Charlie Hebdo, Bernard Cazeneuve est dans son bureau de ministre de l’Intérieur, place Beauvau, à Paris. Il raconte à France Inter comment il a appris qu’un attentat venait de se produire. BERNARD CAZENEUVE : "Au moment où j’apprends que l’attaque a eu lieu, je suis dans mon bureau, avec des responsables de la Ligue des Droits de l’Homme.
Je pars avec quelques-uns de mes collaborateurs au siège de Charlie Hebdo. FRANCE INTER : Il y a, j’imagine, une émotion au sommet de l’État, à ce moment-là. "Une cellule interministérielle de crise est déclenchée par le Premier ministre mais siège à Beauvau. Victimes, procureur ou président en exercice : cinq ans après, ils racontent l'attentat de Charlie Hebdo. Le 7 janvier 2015, les frères Kouachi attaquaient la rédaction du journal satirique, avant d'être tués, 48 heures plus tard, à Dammartin-en-Goële. Bilan : 12 morts, 11 blessés. Un épisode qui restera marqué dans la chair et la mémoire de ceux qui ont vécu l'événement au plus près.
Témoignages. Ce fut le point de départ d'une vague d'attentats djihadistes sans précédent en France. Le 7 janvier 2015, douze personnes meurent sous les balles de Chérif et Saïd Kouachi, au siège parisien de Charlie Hebdo et dans une rue adjacente. Riss, dessinateur à Charlie Hebdo Il y a cinq ans... Il raconte : "Chaque seconde, vous vous dites que ça va être la dernière. D’abord, il y a eu des bruits assourdissants, des coups de feu.
Au bout d'un moment, les coups de feu se sont estompés... "À ce moment, on est transformé en une espèce de petit animal. J'ai fait du mieux que j'ai pu pour ne pas poser un regard sur ce qu’il y avait autour de moi. Michel Catalano, l'imprimeur de Dammartin-en-Goële. Voici les témoignages exceptionnels de ceux qui ont traité les attentats de janvier 2015. “Je l’ai pris pour un gamin qui faisait une blague” : l’homme qui a fait face à Amedy Coulibaly à Montrouge. Il est l’un des héros des attentats de janvier 2015. Chef de service propreté de la ville de Montrouge, il a fait face à Amedy Coulibaly pendant de longues minutes pour l’empêcher de tirer. France Inter a recueilli son témoignage. [Tous les jours jusqu’au 2 septembre, France Inter dresse le portrait de tous les protagonistes du procès des attentats de janvier 2015 : victimes, familles, terroristes, accusés, magistrats, avocats…] Laurent a 46 ans aujourd’hui.
Ce matin-là, pour ce chef du service propreté de la mairie de Montrouge, le réveil est difficile. "Je me suis dit : si je veux survivre, il faut que je lui saute dessus" Mais Laurent, diabétique, ne se sent pas très bien : “J’étais en hypoglycémie, donc je préviens mes collègues que je vais m’acheter quelque chose à manger dans la boulangerie tout près.” Il se retourne : “C’est allé très vite, il a sorti une arme de guerre.” Mais contre toute attente, le terroriste range ses armes, ajuste son sac-à-dos et repart à petites foulées. “Le temps aide, mais il n’efface pas le fait qu’on s’est fait massacrer à la mitraillette”
Le 7 janvier 2015, lorsque les frères Kouachi pénètrent dans les locaux de Charlie Hebdo, Simon Fieschi est le premier sur lequel ils tirent. Très grièvement blessé, le jeune homme a passé neuf mois à l’hôpital. Il accepte de revenir pour France Inter sur le lent processus de reconstruction, physique et psychologique. [Tous les jours jusqu’au 2 septembre, France Inter dresse le portrait de tous les protagonistes du procès des attentats de janvier 2015 : victimes, familles, terroristes, accusés, magistrats, avocats…] Aujourd’hui, Simon Fieschi a 36 ans. Il est marié, jeune papa et vit dans un appartement au rez-de-chaussée d’un immeuble parisien. Au rez-de-chaussée, forcément, parce que s’il parvient aujourd’hui à marcher, il n’est pas exclu qu’un jour il soit de nouveau contraint de se déplacer en fauteuil roulant. "Pas grand chose d’autre à faire que d’essayer de se rasseoir au bord du lit" Victime d'attentat, "un travail à temps plein"