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Opéras

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Don Carlo. Grâce à Traou, j'ai pu aller, avec d'autres prosélytes lyriques, écouter et voir Don Carlo, l'œuvre de Verdi sur un livret français de Joseph Méry et Camille du Locle. Cela dit, ce soir-là, nous avons eu droit à la version italienne. L'histoire, bien sûr est tragique, comme presque toujours chez Verdi. Et comme dans tous les opéras que je connais de lui, la relation père/fils est on ne peut plus compliquée et conflictuelle. Je me demande comment était M. Verdi père. Il faut dire que l'époque ne devait en rien favoriser le dialogue… Je dois être trop axée sur les rapports au père en ce moment… Enfin, toujours est-il que d'après Verdi, entre l'infant Don Carlos, et son père Felipe II, ça n'allait pas très fort. Le rideau s'ouvre sur une scène dépouillée avec au centre une croix de feu entourée de pénitents. Cela dit, ce n'est pas parce qu'il ne s'agit pas de sa vraie mère que les choses sont plus simples pour Carlos.

Carlos se laisse convaincre. Alors, Carlos, en Flandres, ira ira pas ? Don Carlo 2. Où ai-je laissé l'impérieux Carlo ? Ha oui. Il s'était mis dans de mauvais draps en confondant Elisabeth de Valois et la princesse Eboli. Au tableau suivant, nous avons droit à une foule en joie, puis à une procession de pénitents, style semana santa. Un cercueil passe, et je n'ai pas très bien compris si c'était celui de Charles Quint (alors que, d'après le livret, il n'est pas mort, mais en retraite au monastère de Yuste) ou juste avec un saint quelconque qu'on balade pour l'occasion. Arrivent les nobles de la cour, la reine, Rodrigue, la princesse Eboli et d'autres. Tout ce beau monde est réuni là pour voir brûler des hérétiques. Le sport national espagnol à l'époque. Au beau milieu de son discours, il est interrompu par son fils, accompagné d'une délégation de députés flamands venus plaider leur cause.

Tout de suite après, la cour et les sujets assistent à une autodafé. Exit le grand inquisiteur. Philippe appelle alors au secours. Dernier tableau. DON CARLO: Dio mi vendicherà! La complainte de Mackie. Mardi soir, 15 septembre, j’étais à l’endroit où il fallait être, dans la même salle que trois ministres de la Culture (Lang, Tasca, Mitterrand le petit), que Pierre Bergé, que des femmes enrubannées et retendues, que des messieurs aux costumes empesés, que quelques comédiens en vue, que quelques garde du corps. Un vrai bain d’huile. Je n’en ai pas reconnu mon Théâtre de la ville (plutôt bobo que prout prout, quand même).

Mais qu’allais-je faire dans cette galère (j’ai un abonnement aux galères, il faut croire). Eh bien rien de moins qu’y assister à la première du plus beau, du plus intelligent, du plus drôle, du plus politique des spectacles de la saison. L’opéra de quat’sous, de Brecht et Weil en version originale, sous-titrée en français. Rien que visuellement, j’en ai pris plein les mirettes. L’histoire est inspirée de L’Opéra des gueux, de John Gay et Johann Christoph Pepusch (1728). C’est un conte des bas fonds dans un décor d’étoiles. Ce n’est pas tout. Deux bémols. La petite renarde rusée. Grâce aux prosélytes lyriques, j'ai emmené hier après-midi Garance voir La Petite renarde rusée, de Janacek. Un conte dans lequelle la nature, les animaux, libres, beaux, intelligents, côtoient une espèce humaine bête et méchante. Question musique, Janacek n'est pas ma tasse de thé. Mais cette renarde là se laisse écouter.

Y compris par les enfants qui y ont trouvé beaucoup de plaisir. Les chanteurs jouaient fort bien la comédie et avaient de très jolies voix (même si parfois un peu couvertes par l'orchestre). La mise en scène est légère, joyeuse et on entend rire beaucoup aux trouvailles (la scène du poulailler notamment) L'histoire, qui tient en quelques lignes : Le garde chasse se repose dans la forêt. Dans la cour du garde chasse, la renarde doit repousser les avances du chien et se défendre des enfants de la maison.

De retour dans la forêt, elle chasse de sa tanière un blaireau et lui pique son terrier. Pendant ce temps, les humains discutent au bistro. Le salut des artistes. Love story à Bastille (La Somnambule) L’histoire est digne d’un roman photo cucul la praline, comme ceux que je lisais chez le coiffeur quand j’attendais que ma mère sorte de dessous le casque séchant. Dans un hôtel suisse, Elvino aime la douce Amina qui le lui rend bien. Ils vont signer leur contrat de mariage sous l’œil furibard de Lisa, l’ancienne fiancée d’Elvino. Nous sommes à la veille des noces, le notaire est là pour le contrat. Tout le monde est très joyeux. Arrive un touriste (dont le manteau de fourrure fait penser qu’il est très riche).

Lisa entreprend de l’amadouer mais quand il voit Amina, il ne peut s’empêcher de l’admirer et de le lui dire. Crise de jalousie féroce d’Elvino, qui reproche à sa promise de faire la coquette (alors que, franchement, il n’y a pas de quoi fouetter un chat). Lisa, cependant, est restée pour « s’occuper » du voyageur. Le voyageur, troublé par sa présence, est tenté de profiter d’elle. Le lendemain, la mère adoptive d’Amina est la seule à prendre sa défense. Lisa le prend mal. Lundi ibère. Carme, a longtemps été mon opéra préféré, sans doute parce que, petite fille, c’est celui qui me semblait le plus accessible. L’histoire était simple, forte, et l’héroïne avait quelque chose de fascinant pour une petite fille qui découvrait que la condition des femmes n’était pas franchement enviable. Comme le disait si bien mon père : « Fais ce que je te dis, ne dis pas ce que je te fais… » Un de mes premiers CD acheté fut celui de Carmen chanté par La Callas.

J’en ai écouté des versions très différentes. Je kiffe Dorothy Dandridge. C’est également un des rares opéras dont je connais certains airs par cœur. Tout d’abord, hommage à sir John Elliot Gardiner. Et puis il y a Carmen, Anna Caterina Antonacci, sublime. Bref, je suis fan, totalement fan. Opéra national de Paris - Opéras. Opéra national de Paris - Saison 2010-2011. Vendredi 18 (2) Le barbier de Séville. J’ai pris le métro direction Bastille. L’opéra de la Bastille. J’y allais voir Le Barbier de Séville en amicale compagnie. J’ai téléphoné à Lou qui rentrait de son voyage scolaire et se trouvait dans un bus entre le Gard et Paris.

Partie à 14 heures, elle n’avait fait que la moitié du voyage. Ce qui me laissait largement le temps d’assister au spectacle puis d’aller la récupérer. J’ai retrouvé Traou, Joël, Gilda et puis Fauvette. Bon, il est vrai, le royaume d’Al Andaluz a laissé des traces profondes dans la société espagnole, mais le Barbier était plutôt situé au XVIIIe siècle qu’au XIe ou XIIe. Je devrais faire confiance à Coline Serreau. Le rideau se lève sur un paysage de désert bordé, sur un côté, par un petite forteresse flanquée d’un moucharabieh. Le plateau tourne encore (ha ! Le plus impressionnant de tous, c’est sans doute Bartolo, le gigantesque John del Carlo, qui faisait ses débuts à Bastille.

Qui comprendra ce que ces quelques mots évoquent pour moi. Vendredi 18 (3) Le barbier de Coline. Quelques phrases encore, toutes tirées du programme (dont le prix est redescendu à 10 euros). Sur Almaviva : « […]Aristocrate habitué à se faire servir, les autres doivent trouver les idées à sa place. Personnage touchant et comique, de temps en temps héroïque.Son amour pour Rosine le rend furieusement actif, mais le véritable moteur de sa passion, c'est d'en découdre avec un père, en l'occurence Bartolo […] »Le ténor Javier Camarena est absolument parfait dans ce rôle de jeune con dynamique. Almaviva Lindoro face à Bartolo Basilio « connaît très bien le processus de la destruction d'un homme par la calomnie, tellement bien qu'on a le sentiment qu'il a lui-même été une victime d'une calomnie et probablement d'un noble dont il n'a pu se venger […] Basilio décrit avec tant de détails et même de pitié la mort sociale d'un être.Basilio, un homme désespéré, ruiné, cassé qui se venge.

Quand les palmiers se sont élevés et que le rideau est tombé, je n'en revenais pas.