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Billets 2011

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Le bilan 2011. La couleur, l’espace et le temps : Carlos Cruz-Diez au MALBA, Buenos Aires, Argentine, du 21 septembre 2011 au 5 mars 2012. Tiens, quelle ironie : artiste vénézuélien de naissance, Carlos Cruz-Diez vit et travaille essentiellement à… Paris depuis 1960 !

La couleur, l’espace et le temps : Carlos Cruz-Diez au MALBA, Buenos Aires, Argentine, du 21 septembre 2011 au 5 mars 2012

Le Centre Pompidou, à 2mn en Vélib’ du bureau, lui a rendu hommage de nombreuses fois, et il m’aura fallu un déplacement à Buenos Aires pour le boulot pour faire connaissance avec son œuvre… Autre hasard amusant, Carlos Cruz-Diez a débuté dans la pub, devenant notamment directeur de création chez McCann-Erickson au Venezuela, avant de pouvoir se consacrer uniquement à l’art. Son travail artistique, justement, est assez facile à situer. Il se rattache au mouvement "cinétique" ou de "l’art optique" ("Op-Art"), auquel on rattache notamment un certain Victor Vasarely – autre artiste étranger ayant vécu en France, mais davantage célèbre dans notre pays. Cela dit, comme Vasarely, Cruz-Diez franchit très rapidement le pas qui sépare ses canevas des grands projets de design urbain. Mais le gros de l’exposition est consacré avant tout à ses recherches picturales.

« L’oeil moderne  : Edvard Munch au Centre Pompidou, Paris, du 21 septembre 2011 au 9 janvier 2012. On a déjà parlé d’Edvard Munch sur Morningmeeting, pour un clin d’oeil au Cri, son tableau le plus célèbre, ou encore pour un compte-rendu de la désastreuse expo Edvard Munch ou "l’Anti-Cri" à la Pinacothèque de Paris.

« L’oeil moderne  : Edvard Munch au Centre Pompidou, Paris, du 21 septembre 2011 au 9 janvier 2012

Cette fois-ci, c’est le Centre Pompidou qui s’y attaque, avec pour ambition de montrer que Munch (1863-1944), qu’on rattache souvent au XIXème siècle, était bel et bien un artiste du XXème siècle – au sens propre (la majeure de partie de ses œuvres a été réalisée après 1900) et figuré (ses préoccupations, ses idées, ses recherches esthétiques sont celles d’un homme du XXème siècle).

Thèse intéressante, et pour le coup, vraiment complémentaire de celle de l’expo de la Pinacothèque. Le résultat ? « Arrête ton char, Ryan !  : chronique expéditive de Drive, de Nicolas Winding Refn (2011) Nouveau design pour Morningmeeting : enfin là ! FIAC 2011, Paris, du 20 au 23 octobre 2011. I Notez cet article !

FIAC 2011, Paris, du 20 au 23 octobre 2011

Ouverture demain, pour quatre jours, de la Foire Internationale de l’Art Contemporain (FIAC) , édition 2011. Un événement que, paradoxalement, je ne suis que de très loin chaque année : jamais dispo ce week-end là, tarif d’entrée au Grand Palais un peu élevé, peu de goût pour les très grandes messes et les événements incontournables… les (bonnes) (mauvaises) raisons ne manquent pas. Je relève cependant au passage cette information figurant dans la newsletter TimeToSignOff Paris de ce soir : Le chiffre d’affaires mondial de l’art contemporain était de 92 millions € en 2000, pour le seul premier semestre 2011, il atteint 500 millions. Ai Weiwei, « artiste le plus puissant  de l’année 2011 selon ArtReview. Ai Weiwei, artiste chinois dissident, emprisonné pendant 81 jours par les autorités en début d’année, vient d’être nommé en tête de la "Power 100 list" (liste des 100 artistes les plus "puissants", ou, plutôt, "influents") du magazine ArtReview.

Ai Weiwei, « artiste le plus puissant  de l’année 2011 selon ArtReview

Interrogé par la BBC, Ai Weiwei aurait déclaré : "je ne me sens pas influent du tout". Un aveu d’humilité pour un artiste qui a été distingué autant pour son parcours artistique que pour son courage politique. Les autorités chinoises auraient critiqué ce choix en arguant d’une sélection "politiquement biaisée". Tu m’étonnes. Félicitations en tout cas à Ai Weiwei, dont le projet Sunflower Seeds à la Tate Modern l’hiver dernier avait enthousiasmé Morningmeeting !

Whitney Museum of American Art, New-York. Voici un musée entièrement dédié aux artistes américains modernes (plus de 19 000 œuvres produites du début du XXème siècle à nos jours).

Whitney Museum of American Art, New-York

Les collections permanentes ont à mon avis un intérêt historique essentiellement. On y voit les premières œuvres conçues de l’autre côté de l’Atlantique et ayant pour ambition de "rivaliser" avec celles produites en Europe. On y suit aussi la naissance et le développement d’une des toutes premières collections privées d’envergure aux États-Unis, entreprise dans l’entre-deux-guerres par Gertrude Vanderbilt Whitney, sculptrice et mécène incontournable. Cela dit, la puissance artistique et esthétique des œuvres n’est pas toujours au rendez-vous.

L’exposition temporaire Lyonel Feininger: At the Edge of the World est d’une toute autre trempe. Expo « Marking Infinity , Lee Ufan au Guggenheim Museum, New-York, du 24 juin au 28 septembre 2011. Lee Ufan se présente comme un "artiste-philosophe".

Expo « Marking Infinity , Lee Ufan au Guggenheim Museum, New-York, du 24 juin au 28 septembre 2011

"Philosopher, c’est créer des concepts", disait Gilles Deleuze. Logiquement, on dira donc que l’oeuvre de Lee Ufan est largement "conceptuelle". Plus précisément, elle s’inscrit dans le mouvement Mono-ha ou "école des choses", un mouvement artistique de la fin des années 60/début des années 70 né au Japon (Lee Ufan a vécu et travaillé en Corée, au Japon et en France principalement). On pourrait rapprocher ce mouvement de l’Arte Povera italien ou de la mouvance Post-minimalism aux Etats-Unis. Voilà pour les présentations savantes. La série From Point (1972-1984) essaie de matérialiser, de rendre palpable le passage du temps : l’artiste trempe son pinceau dans le pot de peinture, puis brosse une série de points de couleur de gauche à droite sur une toile.

Nouveau design pour Morningmeeting. Exposition « Mayas : de l’aube au crépuscule , musée du quai Branly, du 21 juin au 2 octobre 2011. Jamais deux sans trois.

Exposition « Mayas : de l’aube au crépuscule , musée du quai Branly, du 21 juin au 2 octobre 2011

Troisième expo dédiée aux "arts premiers" visitée en trois mois : après Dogon (quai Branly) et Vaudou (Fondation Cartier), voici donc Mayas, au quai Branly également. Il s’agit cette fois des collections nationales du Guatemala consacrées à la civilisation Maya, une des plus anciennes et des plus prestigieuses civilisations pré-colombiennes.

Je ne peux pas m’empêcher de trouver le timing de l’opération bien trouvé, vu le faible niveau de connaissance que nous avons de ce pays, et vu la récente annulation de l’exposition de masques de jade mexicains, prévue à la Pinacothèque de Paris, et déprogrammée en raison "de la dégradation des relations (du Mexique) avec la France" (l’affaire Florence Cassez). Exposition « Les Trésors du Vaudou , Fondation Cartier, Paris, du 5 avril au 25 septembre 2011. Attention à ceux qui auraient baissé la garde suite à la programmation souvent pop de la Fondation Cartier : l’exposition Les Trésors du Vaudou nous propulse dans un univers radicalement différent de celui de la BD, des cinéastes touche-à-tout Takeshi Kitano et David Lynch, ou du rock’n’roll période années 50-60.

Exposition « Les Trésors du Vaudou , Fondation Cartier, Paris, du 5 avril au 25 septembre 2011

Avec un titre pareil, "Vaudou", on aurait pu imaginer une expo balayant les continents (de l’Afrique noire, berceau de cette croyance, aux Caraïbes et aux Amériques), les époques (de l’âge d’or de l’esclavage et du commerce triangulaire à la période contemporaine), et les cultures (des croyances religieuses originelles aux réinterprétations opérées par la culture pop : films, livres, séries…). Voire même, pourquoi pas, un peu de Monsieur Charles ou de Mamadou Voyant. Eh bien non. Il faut retourner aux origines pour bien comprendre la nature de cette exposition, et à la personne de Jacques Kerchache.

Verdict ? Tel Aviv Museum of Art, Tel Aviv, Israël. Un musée vaste et éclectique, dont les collections et expositions couvrent aussi bien la période moderne proprement dite (XIX-XXème), que des artistes plus contemporains. On peut y voir des Picasso, Matisse, Van Gogh, etc. Mais "à Rome, fait comme les Romains" : j’ai donc consacré ma visite aux expositions temporaires d’artistes israéliens. « 20 Modern Turkish Artists of the XXth Century , du 11 mars au 19 juin 2011, santralistanbul, Istanbul, Turquie. Istanbul Modern, Istanbul, Turquie. Inauguré fin 2004 sur le modèle de la Tate Modern à Londres, Istanbul Modern est probablement l’un des meilleurs musées de la ville.

Istanbul Modern, Istanbul, Turquie

Sa collection d’art contemporain n’a rien à envier à certains des "grands" musées d’Europe occidentale ou d’ailleurs. « Sweeney Todd , Théâtre du Châtelet, Paris, du 22 avril au 21 mai 2011. Hum, comment dire ?

« Sweeney Todd , Théâtre du Châtelet, Paris, du 22 avril au 21 mai 2011

Une comédie musicale ? Sans moi, a priori… Mais heureusement, avec ce Sweeney Todd – Le diabolique Barbier de Fleet Street, on est bien loin des superproductions cucul à la sauce TF1, type Dracula ou le Roi Soleil. Je me suis d’ailleurs décidé sur un malentendu : ayant vu il y a deux-trois ans Edward aux mains d’argent (mais c’était un ballet, non une comédie musicale) au Châtelet également, je pensais que ce Sweeney Todd était lui aussi inspiré d’un film de Tim Burton. Pas du tout : la comédie musicale de Stephen Sondheim (datée de 1979) trouve son origine dans une pièce du même nom de Christopher Bond (1973), et précède largement le Sweeney Todd de Tim Burton (2007) qui est, lui, une adaptation de la pièce. Exposition « Dogon  : musée du quai Branly, du 5 avril au 24 juillet 2011.

Montrer les arts et les cultures "non-occidentaux", pour reprendre l’expression utilisée par le musée du quai Branly, pose un paradoxe intéressant, de nouveau illustré par l’exposition Dogon (un peuple dont le petit "pays", entouré de falaises, se situe aujourd’hui au Mali, près de la frontière du Burkina-Faso). D’un côté, on est confronté à quelque chose de radicalement différent, si éloigné dans le temps, l’espace et la pensée, que cela ne peut être qu’exotique, voire hermétique. D’un autre côté, ces productions (statues, masques, objets rituels et objets de la vie quotidienne…) ont justement pour fonction de montrer, guider, initier et mettre en scène. Bref, il y a beaucoup à voir, et de manière très démonstrative (couleurs, matières, motifs), et en même temps, on ne sait pas toujours ce que l’on voit.

L’expo Dogon adopte une réponse pragmatique. Sans même se plonger dans la complexité du système de représentation du monde des Dogon, la fascination opère. Like this: Expo « Mondrian/De Stijl  : Centre Pompidou, du 1er décembre 2010 au 21 mars 2011. Rapide retour sur une des expos phares du moment : Piet Mondrian et le mouvement De Stijl, au Centre Pompidou, visite commentée par Frances Guerin (vous pouvez lire son propre compte-rendu, en anglais, en cliquant ici).

Principale réussite de cette exposition : rappeler que le travail de Mondrian ne se résume pas à ses compositions géométriques (lignes et carrés, couleurs primaires). Mondrian ne sort pas de nulle part, et même si sa démarche l’a rendu singulièrement célèbre et "à part". Il doit beaucoup à son époque : ambition de représenter le "monde industriel" du début du XXème siècle, travaux de Theo Van Doesburg (fondateur de la revue De Stijl et donc, avec la collaboration active de Mondrian, du mouvement artistique du même nom), etc. « Les Romanov, Tsars collectionneurs  (du 26 janvier au 29 mai 2011) et l’espace collections permanentes, Pinacothèque de Paris. J’ai un problème avec la Pinacothèque de Paris. L’ambition de son fondateur et directeur, l’historien et critique d’art Marc Restellini, est admirable, mais il y a quelque chose qui cloche dans les expos. Le musée a ouvert ses portes en 2007, avec l’ambition affichée de créer un lieu unique, un petit écrin de prestige dans Paris pour accueillir des expositions populaires et de qualité, le tout financé sur des fonds privés.

Un truc qui n’existait pas vraiment à Paris, pas sous cette forme en tout cas. On applaudit des deux mains. D’après ce que j’ai vu ou lu (de loin, parce que la polémique ne m’intéresse pas plus que ça), Marc Restellini ne s’est pas fait que des amis dans le monde de l’art. Visite privée, en avant-première, de la Gaîté Lyrique – (R)évolutions numériques (ouverture le 2 mars 2011) Laissée pendant presque 20 ans à l’abandon, la Gaîté Lyrique rouvrira ses portes au public le 2 mars prochain, après avoir subi une transformation radicale.

L’ancien théâtre lyrique, fondé en 1862, accueillera désormais une "scène" dévolue aux "révolutions numériques" : concerts, performances, spectacles, expositions, artistes en résidence… Le projet, voulu par Bertrand Delanoë et Christophe Girard, est constitué en Établissement culturel de la Ville de Paris et sera géré sous délégation de service public par un consortium d’entreprises privées. Rien que sur la partie "concerts", les équipements sont à couper le souffle : deux salles modulables, d’une capacité de 100 (Petite Salle) et de 300 à 750 personnes (Grande Salle), tapissées de panneaux permettant des projections vidéos à 360° et une immersion complète des spectateurs dans le show son et vidéo…

Exposition « Romantismo  au Musée d’Art de Sao Paulo, depuis le 5 février 2010. Le Musée d’Art de Sao Paulo (ou MASP) rassemble plus de huit mille œuvres, essentiellement d’origine européenne, et produites du XIIIème siècle à nos jours. Il s’agit de la plus grande collection d’art occidental de tout l’hémisphère sud. Une sorte de Louvre ou de Musée d’Orsay en taille réduite et tout en architecture "brutaliste", situé sur l’avenue Paulista, la grande artère centrale de Sao Paulo.

Exposition « Strange and quiet places  : photographies de Wim Wenders au Musée d’Art de Sao Paulo, du 21 octobre 2010 au 30 janvier 2011. Wim Wenders le cinéaste est aussi photographe, et profite apparemment de ses voyages et repérages pour prendre des séries de clichés aux quatre coins du monde. Le Musée d’Art de Sao Paulo (MASP), une sorte de Louvre ou de Musée d’Orsay en taille réduite et tout en architecture "brutaliste" (pensez Beaubourg-Centre Pompidou), héberge jusqu’à la fin du mois de janvier une exposition itinérante intitulée Strange and quiet places ("Lieux étranges et tranquilles", en gros).

On est d’abord accueilli par une ou deux photos issues de sa série "Surface de la terre", une sorte de survol de lieux grandioses à la Artus-Bertrand. Musée Toulouse-Lautrec, Palais de la Berbie, Albi. A force d’avoir vu et revu Aristide Bruant dans son cabaret et autres La Goulue au Moulin Rouge dans toutes les chambres, cuisines ou salles à manger de France, Toulouse-Lautrec vous sort par les yeux, et vous vous demandez quel est l’intérêt de visiter un musée qui soit entièrement consacré à un artiste de carte postale ("plus de mille œuvres", ô misère…) ? Alors faisons le tri. « Conversation  : Xu Hongfei et Abiola Akintola, Guangzhou Museum of Art, Guangzhou, Chine.

Le Guangzhou Museum of Art (GMA), ouvert au public en septembre 2000, est "un lieu pour l’éducation patriotique à Guangzhou" (ex-Canton).